La CSN conteste les réclamations imposées par Service Canada à 80 employés de l'usine de crevettes de Matane. Le syndicat a déposé plus de 80 contestations auprès de l'assurance-emploi.
Service Canada ne reconnaît plus le travail en alternance, une pratique courante à l'usine des Fruits de mer de l'Est du Québec de Matane. Elle réclame plusieurs milliers de dollars, parfois jusqu'à 14 000 $, en trop-perçus de l'assurance-emploi aux travailleurs de l'usine pour les années 2011 et 2012. La CSN entend contester ces réclamations devant les tribunaux.
Le syndicat demande aussi des excuses à la ministre des Ressources humaines, Diane Finley. La ministre a laissé entendre, hier, à la Chambre des Communes que les employés de Matane pourraient avoir fraudé ou fait des déclarations trompeuses à l'assurance-emploi.
Le syndicat souligne que la formule de travail partagé était en vigueur depuis 1996 dans l'usine de Matane et que l'assurance-emploi était au courant de la pratique.
Avocat spécialisé à Action-Chômage Montréal, Hans Marotte, estime qu'il faut demander à l'appareil gouvernemental pourquoi c'était légal pendant tout ce temps et que maintenant ça ne l'est plus. « Il semble évident que les autorités de l'assurance-emploi locales étaient au courant de comment ça fonctionnait. Il est clair que tout le monde jouait franc-jeu là-dedans. »
D'après la CSN, en janvier dernier une enquête de Service Canada concluait que cette pratique n'était plus compatible avec les politiques de l'assurance-emploi. Les horaires des employés ont alors été modifiés. Une quarantaine de personnes ont perdu leur emploi lors de cette réorganisation.