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Apprendre dans la défaite

Apprendre dans la défaite

« C'est comme un canard; ce qui se passe sous l'eau, tu ne le vois pas! »

Un texte de Guillaume Lefrançois

C'est de cette façon plutôt imagée que Sylvain Lefebvre explique comment il fait pour toujours paraître si calme, même s'il se retrouve à la tête de l'équipe de 30e position dans la Ligue américaine.

Rien ne semble perturber Lefebvre. Prenez cette gênante défaite de 6-2 subie par les Bulldogs de Hamilton vendredi. Après 20 minutes, les Monsters de Lake Érié menaient déjà 4-0. Le club-école du Canadien a inscrit ses deux buts en troisième période, quand il n'y avait plus d'enjeu.

Et pourtant, après la rencontre, Lefebvre s'est exprimé avec sérénité, même s'il a admis qu'il n'était pas exactement jovial dans le vestiaire au premier entracte.

« Quand une contre-performance comme ça survient, le lendemain, ça peut seulement aller mieux. Tu dois seulement dire aux joueurs : ne faites pas comme hier et ça ira mieux. Chaque fois que c'est arrivé cette année, les gars ont bien répondu au match suivant. Il y a du caractère dans cette chambre. Parfois, c'est aussi bien de voyager en autobus, on est tous ensemble au lieu de partir chacun chez soi. »

Le hic, c'est que les Bulldogs n'ont pas rebondi. Ils ont perdu 3-2 samedi et 4-0 dimanche, pour demeurer en queue de peloton, avec une fiche de 28-39-6 avec trois matchs à disputer.

C'est là le résultat d'une équipe bourrée de recrues, où les joueurs rentrent et sortent comme dans un moulin. En tout, 51 hockeyeurs ont porté les couleurs des Bulldogs cette saison. Et encore là, Lefebvre retient l'aspect positif de l'expérience.

« J'ai gagné en expérience, à gérer des cas où il faut s'ajuster rapidement. Ce sont des situations qui te font grandir en tant qu'entraîneur, comme les joueurs. »

La valorisation

Diriger une filiale est toutefois différent. Au-delà de la fiche de l'équipe, il y a un avenir à préparer. Sur cet aspect, difficile de dire que l'ancien défenseur a raté son coup.

Brendan Gallagher était prêt pour la LNH dès son arrivée à Montréal. Pas pour rien qu'il n'est jamais retourné à Hamilton et qu'il est mentionné comme candidat au trophée Calder. Gabriel Dumont a également fait belle figure et n'a pas semblé perdu sur une patinoire de la LNH.

Ç'a été plus difficile pour Greg Pateryn, Jarred Tinordi et Nathan Beaulieu, mais comme Marc Bergevin le souligne souvent, il faut plus de temps pour développer un défenseur qu'un attaquant.

« Elle est là, la valorisation, rappelle Lefebvre. C'est le but de notre travail ici, le développement. C'est de s'assurer que les gars soient prêts à monter. Ils ont bien joué, sont revenus ici et ont continué à bien performer. On aurait aimé participer aux séries, mais on doit s'assurer que les jeunes progressent. »

C'est d'ailleurs cet équilibre entre son désir de gagner et sa mission de préparer l'avenir du CH, coûte que coûte, qui n'est pas évident à trouver.

« On est tous des gagnants, des compétiteurs, admet Lefebvre. Mais il faut se le rappeler régulièrement : on ne doit pas sortir de l'axe, toujours se rappeler pourquoi on est ici. »

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