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Sérieux ou excentriques, les inventeurs font leur show à Genève

Sérieux ou excentriques, les inventeurs font leur show à Genève

Ryu Dae Ryeong, un Sud-coréen, est fier de son innovation qu'il est venu présenter au salon des inventions à Genève: un système remplaçant les chaînes à neige, beaucoup trop difficiles à mettre en place pour de nombreuses personnes.

Son invention est une sorte de jante munie de huit crochets qui s'accrochent autour du pneu "en quelques secondes", explique-t-il à l'AFP.

Inaugurée mercredi, la 41e édition du salon des inventions -- le plus important au monde selon ses organisateurs -- se poursuit jusqu'à dimanche. Il a attiré cette année quelque 725 exposants venus de 45 pays, et prévoit d'accueillir quelque 60.000 visiteurs.

Un millier d'inventions inédites dans tous les domaines sont présentées par des entreprises, des inventeurs, des universités et organismes privés ou d'État.

"C'est la première année où nous avons plus d'inventions qui viennent d'Asie et du Moyen-Orient que d'Europe et nous sommes très heureux bien entendu d'accueillir ces exposants. Mais on voit bien que dans le monde entier tous les inventeurs ont un problème et c'est le même: commercialiser leur invention", explique le fondateur et président du salon, Jean-Luc Vincent.

"Sur l'ensemble des exposants chaque année nous faisons un sondage et nous estimons à 45% les inventeurs présents qui vont traiter des contrats d'exclusivité pendant le salon. Cela représente un chiffre d'affaires d'environ 50 millions d'euros", indique-t-il.

Quant aux exposants, ils paient quelque 1.200 francs suisses (980 euros) -- sans compter les frais de location du stand -- pour participer au salon et espérer séduire les industriels et financiers en quête de nouveautés.

"L'accélération du rythme de l'innovation et de la concurrence incite les entreprises aujourd'hui à acheter des inventions à l'extérieur, plutôt qu'à les développer elles-mêmes", souligne M. Vincent.

Ryu Dae Ryeong, ancien militaire professionnel, a commencé à s'intéresser aux pneus lorsqu'il voyait les conscrits poser les chaînes en hiver. C'était en 2005.

En 2010, il quitte l'armée et devient chauffeur de taxi. "C'est moi qui devais alors poser les chaînes" et c'est à ce moment-là qu'il s'est mis à inventer, raconte-t-il à l'AFP.

Ryu Dae Ryeong n'est pas le seul inventeur à s'intéresser aux questions de mobilité.

L'Irlandais James Dower, 77 ans, a quant à lui créé un système de guidon amovible pour tricycle à moteur, qui permet de bouger le guidon dans tous les sens et d'assurer une plus grande stabilité au véhicule.

"Ce n'est pas ma première invention. J'ai inventé une porte automatique pour les porcheries dans les années 1970. Mais cela n'a pas vraiment décollé", indique-t-il.

Bien plus jeune, Hafizuddin Abdul Rahman, un Malaisien de 17 ans, s'intéresse au développement durable et parvient à produire de l'électricité grâce à de la terre en décomposition.

"Nous avons démarré le projet à l'école en chimie. C'est ma première invention, et la prochaine est encore un secret", dit-il.

Déjà brevetés - c'est une obligation pour être exposées - ces milliers d'inventions seront peut-être utilisés de façon courante par la société dans les mois ou années à venir, assure M. Vincent.

L'inventeur français Paul Chavand espère bien que ses "Rollkers", qui attirent les passants au salon, vont rapidement conquérir les foules.

Ces sous-chaussures ressemblent à des patins à roulettes, mais ne fonctionnent pas du tout de la même façon puisqu'il faut marcher... à la vitesse de 10 km/h, avec la même sensation que si on était sur tapis roulant, assure M. Chavand.

Mais son modèle présenté à Genève n'est qu'un prototype. Il a investi 10.000 euros dans le projet, et cherche 100.000 autres pour espérer pouvoir distribuer son invention dans les 18 mois à venir.

D'autres inventions attirent les curieux par leur côté mystérieux. C'est le cas de la capsule d'immersion sensorielle, présentée par un psychologue suisse, Hugo Soder.

Cette capsule noire, aux allures de navette spatiale et qui permet d'accueillir une personne allongée, est un "appareil qui va vous placer artificiellement en état de conscience modifiée, notamment dans un état voisin du sommeil paradoxal, la période pendant laquelle vous rêvez", explique M. Soder .

"Et ceci de manière quasiment automatique puisqu'il fonctionne sur la base de signaux physiologiques envoyés à votre cerveau", indique-t-il.

Le résultat est, selon M. Soder, époustouflant: un programme de 52 minutes permettant de récupérer l'équivalent d'une nuit de sommeil!

En outre, la capsule permet de créer "de faux souvenirs qui auront un impact émotionnel équivalent à des souvenirs véritables", assure-t-il.

jwf-apo/pjt/abk

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