Pour la première fois en près de 50 ans, les habitants du Myanmar ont pu acheter et lire des quotidiens privés dans les kiosques à journaux, lundi.
Avant, les publications privées étaient toutes publiées de façon hebdomadaire et exclusivement sur Internet. Les quotidiens d'État étaient quant à eux considérés comme la voix du régime en place.
Sur les 16 projets de publication qui ont été autorisés, quatre ont réussi à se lancer : The Voice, The Union, The Golden Fresh Land et The Standard. Le D-Wave, journal du parti de l'opposante Aung San Suu Kyi, devrait être publié à partir du mois de juillet.
Plusieurs s'interrogent toutefois sur la viabilité de ces publications dans un des pays les plus pauvres du monde. Outre l'inexpérience des rédactions et le manque d'équipement, les ressources humaines seront le « plus grand défi », estime un responsable de The Voice.
Après avoir aboli la censure en août 2012, le gouvernement avait annoncé en décembre que des journaux privés pourraient être publiés à partir du 1er avril.
Bien que Reporters sans frontières qualifie la nouvelle de « révolution de papier », l'organisation place le Myanmar 151e sur 179 dans son classement de la liberté de presse de 2013. Les textes destinés à rétablir la liberté de presse au pays sont d'ailleurs toujours en discussion.