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Radio-Canada: Départ de Jean-François Lépine et modifications majeures au service d'information

Radio-Canada: Départ de Jean-François Lépine et modifications majeures au service d'information
Flickr: James Cridland

Jean-François Lépine quitte Radio-Canada. Après 42 ans d’animation et de journalisme sous l’enseigne de la société d’état, l’homme ambitionne de « pratiquer son métier autrement » et de mettre ses connaissances au profit d’entreprises québécoises qui souhaitent étendre leurs activités à l’étranger. Il conserve toutefois un « lien contractuel » avec la boîte, où il apportera son expertise de façon ponctuelle, que ce soit devant la caméra ou à titre de conférencier à l’interne.

Ce changement de cap de Jean-François Lépine n’est que l’une des nombreuses annonces faites par Radio-Canada mercredi après-midi. En conférence de presse téléphonique, le directeur général de l’information, Michel Cormier, a énuméré les importantes modifications qui seront apportées au service d’information internationale de la chaîne. Un contenu déployé sur davantage de plateformes, des journalistes encore plus « mobiles », un resserrement budgétaire : la grande tour du boulevard René-Lévesque veut définitivement se mettre au diapason du cycle de plus en plus rapide de l’information.

On verra ainsi disparaître Une heure sur terre, rendez-vous hebdomadaire que pilotait Jean-François Lépine depuis six ans. Invité à préciser ses plans pour le futur, ce dernier est demeuré vague, soulignant n’en être qu’à l’ébauche de son idée.

« C’est un projet que je suis en train de mettre sur pied. Dans les dernières années, j’ai fait beaucoup de conférences sur l’état du monde, et je me suis rendu compte qu’au Québec, il y a un besoin énorme, dans beaucoup de secteurs, de s’ouvrir à l’étranger », a affirmé celui qui dit ne vouloir s’attacher à aucune firme en particulier, mais plutôt agir à titre de consultant ici et là.

Monsieur Lépine avait averti son employeur de son intention de quitter il y a déjà un an. Il sera toutefois heureux de continuer à analyser l’actualité occasionnellement aux côtés de ses anciens collègues. Au passage, le communicateur a aussi soufflé que les coupures budgétaires subies par Une heure sur terre au fil des ans ne l’avaient pas aidé à remplir son mandat, même s’il ne s’agit pas là de la raison principale de son départ.

« C’est sûr qu’on vit dans un climat de compressions, a-t-il admis. Je veux profiter de la dizaine d’années actives qu’il me reste pour ouvrir des fenêtres. Je ne suis pas déçu du journalisme, mais je veux faire autre chose. »

Les ressources jadis déployées dans la production d’Une heure sur terre seront relocalisées dans l’équipe d’Enquête, qui sera de plus en plus appelée à traiter de sujets internationaux, et au Téléjournal. Personne ne perdra donc son emploi.

Une heure sur terre se terminera vendredi, à 21h, avec un roadtrip qu’on promet « plein d’émotions » au Moyen Orient et dans le monde arabe, en Libye, en Égypte, en Tunisie et en Palestine. On pourra revoir tout au long de l’été les meilleurs moments des six dernières années de cette grande aventure, dans la même case-horaire.

Anne-Marie Dussault prend le relais

Une nouvelle émission, dont le titre n’a pas encore été arrêté, viendra combler le vide laissé par la fin d’Une heure sur terre. Décliné en direct, le vendredi soir, le magazine à tendance sociale sera animé par Anne-Marie Dussault et s’inscrira dans la continuité du défunt Enjeux. Entrevues, reportages et débats en constitueront l’essence. Il pourrait entre autres y être question d’intimidation en milieu scolaire, par exemple.

« On avait l’impression qu’il manquait un lieu où approfondir des questions sociales, qui touchent les gens de près, ici ou à l’étranger, a mentionné Michel Cormier. On veut profiter de la notoriété d’Anne-Marie pour porter ce genre de débats, aller plus loin que les problèmes, apporter des solutions. »

Anne-Marie Dussault gardera les commandes de 24 heures en 60 minutes, à RDI. Le vendredi, elle cèdera toutefois les rênes à son camarade Sébastien Bovet.

Brésil et Moyen Orient

Enfin, dans un souci de repositionnement stratégique, Radio-Canada repense sa couverture des grands événements internationaux en créant notamment un poste de correspondant multiplateforme au Moyen Orient et un micro-bureau journalistique à Rio de Janeiro, au Brésil, dans le contexte où le pays sera l’hôte de la Coupe du monde de soccer en 2014 et des Jeux Olympiques en 2016. On suivra aussi de près l’élection du nouveau pape, originaire d’Argentine.

« Au Moyen Orient, on couvrira au jour le jour les soubresauts des printemps arabes, des révolutions, de la guerre en Syrie et en Israël. Le bureau de Rio, lui, sera occupé par une seule personne, qui sera en mode numérique, web ou télé-mobilité. On veut implanter des bureaux là où se joue l’actualité, pour ensuite les déménager dans d’autres lieux, plus propices à l’information internationale », a détaillé Michel Cormier.

On a enfin expliqué que les envoyés spéciaux Jean-Michel Leprince, Sophie Langlois et Luc Chartrand seront désormais appelés à couvrir des événements au Canada et au Québec, tandis que Céline Galipeau animera plus souvent le Téléjournal à l’extérieur du pays. « L’idée, c’est de jumeler les grands journalistes de la maison aux grands sujets », a fait valoir Monsieur Cormier.

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