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Québec révise le projet de l'échangeur Turcot

Québec révise le projet de l'échangeur Turcot

Le gouvernement du Québec annonce une série de mesures pour contrôler l'augmentation des coûts et accélérer la reconstruction de l'échangeur Turcot, à Montréal.

En conférence de presse lundi matin, la première ministre Pauline Marois a annoncé que son gouvernement allait de l'avant avec le projet de reconstruction de l'échangeur Turcot, mais que des mesures seront prises pour en limiter le coût et surtout, faire en sorte que les travaux soient accomplis dans les délais prévus.

Le gouvernement péquiste entend également apporter des modifications au projet initial, mais tout en préservant le travail accompli jusqu'ici dans le dossier. « Nous effectuons plusieurs modifications [au projet] pour une somme de 100 millions de dollars », a déclaré Mme Marois en conférence de presse.

De cette somme, 40 millions de dollars seront consacrés à la bonification du transport collectif. Des projets complémentaires de transports en commun électrifiés seront aussi mis à l'étude, a indiqué Pauline Marois, sans donner davantage de détails sur lesdits projets. Les 60 millions de dollars restants seront consacrés à une meilleure intégration de la nouvelle structure à la trame urbaine.

Constatant que les coûts du projet - aujourd'hui évalués à 3,7 milliards de dollars - ne cessent de croître, Pauline Marois a annoncé que les coûts de la reconstruction de l'échangeur Turcot seront réévalués par un groupe d'experts indépendants.

Le gouvernement du Québec entend également s'assurer que les firmes qui exécuteront les travaux seront dignes de confiance. L'Autorité des marchés financiers (AMF) aura pour mandat de s'assurer de la crédibilité de ces firmes, en les obligeant notamment à obtenir un certificat de conformité.

La livraison de l'ouvrage reportée de trois ans

Pour ce qui est de l'échéancier des travaux qui visent à reconstruire le plus important et névralgique complexe d'échangeurs routiers de la province, le ministre des Transports du Québec, Sylvain Gaudreault, a annoncé que la date de livraison de l'ouvrage sera repoussée à 2020, soit trois ans de plus que ce qu'avait prévu le précédent gouvernement libéral.

En ce qui a trait aux modifications que comptent apporter les péquistes au projet, Pauline Marois a évoqué un déplacement de l'autoroute 20 et des tronçons de voies ferrées afin de désenclaver la Cour Turcot et d'aider à l'aménagement du transport en commun.

Ces modifications doivent aussi aider à la revitalisation de la rue Notre-Dame dans cette partie de la ville. Québec versera d'ailleurs une somme de 28 millions de dollars à la Ville de Montréal à cette fin.

« Il était essentiel de donner une plus grande place au transport collectif et de viser une meilleure intégration de la structure à la trame urbaine. Notre marge de manuvre était toutefois limitée compte tenu de l'état d'avancement des travaux et de l'urgence d'agir », a expliqué la première ministre Marois.

Le gouvernement libéral de Jean Charest, qui a piloté la majeure partie du projet de reconstruction de l'échangeur Turcot, a annoncé en novembre 2011 que le projet serait entièrement confié à un consortium privé.

Les coûts du projet avancés en novembre 2011 par le ministre des Transports de l'époque, Sam Hamad, étaient de 3 milliards de dollars.

L'AMT applaudit l'annonce

L'Agence métropolitaine de transport (AMT) s'est dite heureuse d'avoir obtenu le mandat de mettre en place plusieurs mesures d'atténuation en transport collectif dans le cadre des travaux de l'échangeur Turcot.

L'annonce d'un investissement de 40 millions de dollars en transport collectif « démontre l'engagement du gouvernement envers ce type de transport », a déclaré l'AMT par voie de communiqué.

Afin de diminuer la congestion routière liée aux travaux, l'AMT mettra en place plusieurs mesures temporaires en transport collectif, dont une gare temporaire, Lachine-Victoria à Lachine, sur la ligne de trains de banlieue Candiac. Des espaces de stationnement sont également prévus.

L'AMT étudie aussi la possibilité de bonifier le service sur la ligne Vaudreuil-Hudson. Sur cette même ligne, un stationnement incitatif à la gare Lachine serait réalisé.

Une voie réservée sur l'autoroute 13 entre les autoroutes 440 et 40 serait également aménagée afin de permettre aux clients du transport collectif de rejoindre rapidement la station de métro Côte-Vertu et de faciliter l'entrée des autobus sur l'île en provenance de la Rive-Nord.

Afin de répondre à la demande de quais d'autobus au terminus du 1000, rue de La Gauchetière et de diminuer le nombre d'arrêts sur rue, l'AMT aménagerait un terrain près de l'actuel terminus centre-ville servant de lieu d'attente pour les autobus.

Des stationnements incitatifs ciblés sur la Rive-Nord et la Rive-Sud seront agrandis et des mesures tarifaires incitatives sont également à l'étude.

Les camionneurs satisfaits

Le président-directeur général de l'Association du camionnage du Québec, Marc Cadieux, a qualifié l'annonce d'« excellente nouvelle », puisqu'elle « confirme l'importance stratégique dans l'économie qu'accorde le gouvernement à cet axe routier ».

Il s'est dit également satisfait puisque le projet « prévoit l'ajout de mesures additionnelles de transport collectif qui permettront de réduire la congestion dans le secteur du chantier ».

La Société de transport de Montréal (STM) a quant à elle confirmé son engagement à poursuivre ses efforts pour soulager la congestion routière de la région de Montréal.

« Je salue cette annonce, car les mesures en transport collectif implantées par la STM répondent adéquatement aux demandes que nous avions formulées et commencent à porter ses fruits », a indiqué le président du conseil d'administration de la STM, Michel Labrecque.

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