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Fin des crédits d'impôt pour les fonds de travailleurs : levée de boucliers au Québec

Fin des crédits d'impôt pour les fonds de travailleurs : levée de boucliers au Québec

L'élimination d'ici 2017 des crédits d'impôt pour les fonds de travailleurs, une mesure qui a été annoncée jeudi dans le budget fédéral, provoque un véritable tollé chez les travailleurs québécois ainsi qu'à l'Assemblée nationale.

La Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) a d'ailleurs appelé ses représentants à se mobiliser.

Elle dénonce la décision d'Ottawa, en faisant valoir que « les investissements des fonds de travailleurs ont permis au fil des ans de créer ou de sauver des dizaines de milliers d'emplois et d'investir dans des centaines d'entreprises et ainsi dynamiser l'économie du Québec ».

« C'est inconcevable cette action-là. C'est à contre-courant », lance Daniel Boyer, secrétaire général à la FTQ. Selon lui, la mesure a le potentiel de miner la capacité d'investir dans l'économie d'ici.

Certains propriétaires d'entreprise qui ont profité du crédit d'impôt pour les fonds de travailleurs ne s'expliquent pas la décision d'Ottawa. C'est le cas de François Cornut, qui s'est porté acquéreur il y a trois ans de l'agence Incursion Voyages. « Je trouve ça dommage qu'on songe philosophiquement à sabrer là-dedans », déplore-t-il.

En 2010, M. Cornut savait qu'il plongeait dans une industrie hautement concurrentielle. Si sa PME de 35 employés peut désormais songer à une expansion, c'est en raison du Fonds de solidarité de la FTQ, qui était là au début.

M. Cornut fait valoir que les crédits d'impôt pour les fonds de travailleurs font la renommée du Québec partout sur la planète. « Je voyage beaucoup dans le monde, vous pouvez le comprendre. De temps en temps, il arrive qu'on parle de financement [...] et je peux vous dire que c'est un modèle qui fait l'envie de bien des gens un peu partout dans le monde », affirme-t-il.

Tollé à l'Assemblée nationale

À l'Assemblée nationale, tous les partis ont dénoncé la mesure d'Ottawa, qui touche essentiellement les investisseurs au Québec.

« C'est une attaque directe à la structure de l'économie québécoise », déplore la ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Agnès Maltais.

Le son de cloche est le même du côté de Christian Dubé, porte-parole en matière de finances à la Coalition Avenir Québec. « C'est une attaque contre les travailleurs. C'est une attaque contre les épargnants et c'est une attaque contre les PME », lance-t-il.

Ottawa se défend

De son côté, le gouvernement conservateur balaie du revers de la main les accusations des partis politiques à l'Assemblée nationale. De passage à Québec vendredi, le ministre fédéral de l'Industrie, Christian Paradis, a rappelé que les seuls actifs du Fonds de solidarité de la FTQ frisent les 9 milliards de dollars.

Il s'agit d'une preuve, selon le ministre Paradis, qui démontre que les fonds de travailleurs peuvent concurrencer les fonds privés sans l'aide de l'État.

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