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Le jour de la marmotte pour Therrien

Le jour de la marmotte pour Therrien

En 2006-2007, Michel Therrien a accompli avec les Pengjuins de Pittsburgh un des revirements les plus spectaculaires de l'histoire de la Ligue nationale. Six ans plus tard, il est en voie de répéter le coup à Montréal.

Un texte de Guillaume Lefrançois

On aura d'ailleurs une meilleure idée de quel bois se chauffe le Canadien de Therrien, samedi, lors du duel face aux Penguins, une équipe bâtie notamment par l'entraîneur-chef du Canadien.

Therrien est arrivé à la barre des Penguins au milieu de la saison 2005-2006, au cours de laquelle sa troupe avait signé 22 victoires et amassé 58 points. La saison suivante, l'équipe empilait 105 points et constitue depuis ce temps une des puissances de la Ligue nationale.

La saison n'est pas terminée, mais le revirement de situation du Tricolore est tout aussi spectaculaire. Avec 13 victoires en 20 matchs, les Montréalais sont en voie de signer 31 gains. C'est donc dire qu'en 48 matchs, ils pourraient compter autant de triomphes qu'en 82 matchs l'an passé!

« Il a fait tout un revirement à Pittsburgh, il dirigeait d'excellents jeunes joueurs, mais il a réussi à les convaincre d'adopter son style, son système, a estimé l'attaquant du Canadien Colby Armstrong, membre des Penguins jusqu'en 2008. Ici aussi, on a de bons jeunes et il a cette expérience. Il tire le maximum de ses joueurs. »

« Il y a beaucoup d'enseignement avec les jeunes, il faut être patient pour qu'ils apprennent à jouer de la bonne façon. C'est ce que j'ai fait à Pittsburgh et c'est ce que je fais ici. J'essaie de les placer dans des situations à succès », a mentionné Therrien, en référence à ses deux recrues, Alex Galchenyuk et Brendan Gallagher.

Des responsabilités pour Crosby

Ce n'est pas un hasard si les jeunes sont l'élément commun entre les deux revirements de situation. À Pittsburgh, Therrien dirigeait quatre joueurs repêchés 1er ou 2e au total : Marc-André Fleury (1er en 2003), Evgeni Malkin (2e en 2004), Sidney Crosby (1er en 2005) et Jordan Staal (2e en 2006).

Il n'avait pas tardé à donner un rôle important à ses espoirs, si bien que Crosby, Malkin et Staal avaient été les trois meilleurs buteurs des Penguins en 2006-2007. Et il y avait plus.

« Je me rappelle d'une de mes premières conversations avec Crosby, raconte Therrien. Je ne lui avais pas simplement offert le titre d'adjoint au capitaine, je lui avais aussi dit que je voulais l'aider à devenir le meilleur joueur de la Ligue nationale. Mais je ne m'attendais pas à le voir champion marqueur de la ligue à 19 ans! »

« Je me souviens très bien de cette conversation, raconte le 87. Michel cherchait à me pousser et c'était parfait. Il a vite cru en moi et il n'a pas eu peur de m'offrir de plus grandes responsabilités. Je carburais à ce type de responsabilité. »

Crosby a toujours gardé le plus grand respect pour son ancien entraîneur. Il a d'ailleurs pris la peine de lui envoyer un message texte lorsqu'il a été nommé entraîneur-chef du Canadien en juin dernier.

« J'ai apprécié tout ce qu'il a fait pour moi, a expliqué "Sid the Kid". Nous avions atteint la finale de la Coupe Stanley avec lui, mais nous avions perdu. Michel m'a toujours bien traité et il était présent pour moi. J'étais content de le voir obtenir une autre chance. »

Un homme différent?

Quatre ans après la fin de son passage chez les Penguins, Therrien est à la fois identique et différent par rapport à cette époque. Son message demeure le même.

« Il a la même approche, veut nous responsabiliser et s'attend au même effort de tous, a résumé Armstrong. Il présente un plan de match, comme si c'était le scénario et que nous sommes les acteurs. Il s'attend à ce qu'on le suive. »

En revanche, les mois passés à l'écart de la LNH l'ont aidé à se renouveler.

« Il a toujours gardé contact avec le hockey, croit Crosby. Même s'il n'avait pas dirigé d'équipe depuis 3-4 ans, il connaissait encore les différents systèmes, il ne s'est jamais trop éloigné. »

Et les méthodes ont peut-être changé aussi. « Il s'est calmé un peu », dit Armstrong. Est-ce à dire qu'on ne reverra plus Therrien qualifier sa défense de « pire défense de la ligue », et dire à quel point ses arrières jouent « mollement », et ce, devant les caméras, comme il l'avait fait le 10 janvier 2006?

« Je ne le sais pas, lance Armstrong. Mais ça va bien pour nous ces temps-ci, donc on ne joue pas trop sur sa patience! »