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Loi 101: des familles de militaires se mobilisent contre les modifications à la Charte de la langue française

Des familles de militaires se mobilisent contre les modifications à la loi 101
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La Commission scolaire Central Québec menace de s'adresser aux tribunaux si le gouvernement Marois ne recule pas sur le projet de loi 14 qui apporte des modifications à la Charte de la langue française.

Le gouvernement Marois souhaite modifier la loi 101 et mettre fin à l'exemption qui permet aux militaires francophones d'envoyer leurs enfants dans une école anglaise. Mardi soir, lors d'une assemblée réunissant environ 300 parents et enseignants, le président de la Commission scolaire Central Québec, Stephen Burke, a promis de se battre. « C'est sûr que si on ne réussit pas à convaincre à la commission parlementaire le 12 mars, on va aller plus loin. L'Association des commissions scolaires anglophones est prête à nous aider », dit-il.

Les huit autres commissions scolaires anglophones au Québec perdraient une cinquantaine d'élèves au total. À la Commission scolaire central Québec, jusqu'à 20 % de sa clientèle pourrait quitter si le projet de loi 14 du gouvernement Marois est adopté.

Les familles de militaires craignent de devoir trouver une nouvelle école pour leurs enfants dès l'an prochain. Les parents auraient souhaité que leurs enfants puissent continuer à fréquenter l'école anglaise pour maîtriser la langue en cas de transfert de la famille sur une autre base militaire au pays.

Mélanie Robitaille devra déménager en Ontario avec ses trois enfants d'ici deux ans. « Pour nous, c'est important que les enfants apprennent déjà l'anglais. Les amis, l'école, le travail il faudra connaître l'anglais tout en continuant à apprendre le français. Le français n'est pas négligé non plus », précise-t-elle.

Décision critiquée

Le président de la Commission scolaire Central Québec Stephen Burke comprend mal la position du gouvernement Marois dans ce dossier. Il explique que l'exemption a été accordée aux militaires par René Lévesque, conseillé à l'époque par Camille Laurin, le père de la Loi 101.

« Si eux, ils ont pensé que cette exemption-là ça valait le coup de la donner, ce n'est pas à nous de l'enlever alors on se bat pour ça. Je demande à Mme Marois de regarder le mal que ce projet de loi peut faire aux militaires francophones et voir plutôt le bien que le retrait des articles pourrait leur faire. »

De son côté, la ministre de l'Emploi, de la Solidarité sociale et du Travail du Québec, Agnès Maltais, réplique que les modifications suggérées à la loi 101 ne sont qu'à l'étape du projet de loi. Elle affirme que son gouvernement est sensible aux demandes des militaires. La ministre Maltais rappelle que la commission parlementaire sur le projet de loi 14 en mars servira justement à discuter de la question.

Une pétition contre le projet de loi a déjà recueilli plus de 5500 signatures sur le site Internet de l'Assemblée nationale.

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