Le premier ministre tunisien, Hamadi Jebali a annoncé lundi 18 février au soir l'échec de son initiative de former un cabinet apolitique, mais n'a pas annoncé sa démission, indiquant qu'une autre forme de compromis sur la composition du gouvernement pourrait intervenir prochainement.
"Je dis en toute clarté que l'initiative telle que je l'ai présentée, c'est-à-dire un gouvernement composé de membres n'appartenant pas à des partis politiques (...) n'a pas recueilli un consensus", a-t-il dit à l'issue de pourparlers avec les chefs de partis, évoquant néanmoins la possibilité d'"une autre forme de gouvernement". Hamadi Jebali avait promis de démissionner si ce projet échouait.
Après le meurtre de la figure politique Chokri Belaïd, le premier ministre islamiste avait appelé à la création d'un gouvernement restreint de technocrates ce que son propre parti a rejeté fermement, Ennahda estimant que cette initiative revenait à remettre en cause sa légitimité issue des urnes.
"Des progrès durant les discussions"
"J'irai demain (mardi) voir le président (Moncef Marzouki) pour parler des étapes à venir mais j'ai constaté des progrès durant les discussions politiques en vue de la recherche d'un consensus autour d'une autre solution", a ajouté Hamadi Jebali. Selon lui, cette nouvelle formule devrait aboutir "dans les tout prochains jours", reportant ainsi une nouvelle fois le calendrier du remaniement. Il a jugé que son initiative, malgré son échec, a eu le mérite "de réunir tout le monde autour d'une table" et d'éviter au pays "de basculer dans l'inconnu".
Le chef du parti islamiste Ennahda, Rached Ghannouchi avait pourtant déclaré à l'AFP que les représentants de la quinzaine de partis présents lundi s'étaient mis d'accord sur un "un gouvernement restreint chargé de travailler pour des élections dans les plus brefs délais", insistant sur "les compétences politiques". "Nous, dans Ennahda, tenons à ce que Jebali continue de présider (le cabinet) et c'était aussi le cas de tous ceux qui participaient à la réunion", a-t-il ajouté.
Aziz Krichène, le représentant du parti du président, le Congrès pour la République, a pour sa part dit à l'AFP qu'un "accord a été trouvé pour la formation d'un gouvernement mixte" regroupant personnalités politiques et technocrates. Il n'a pas donné plus de détails.
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