OTTAWA - Des responsables des deux côtés de l'Atlantique ont assuré mercredi que les négociations commerciales entre le Canada et l'Union européenne (UE) étaient toujours sur les rails et approchaient de leur conclusion, malgré les craintes voulant que l'arrivée des États-Unis puisse infliger un coup de frein aux discussions entamées depuis quatre ans.
Mercredi, l'UE et les États-Unis ont indiqué qu'ils viseraient à établir le traité de libre-échange le plus important de la planète, dépassant l'ALENA en termes de taille des marchés et de volume commercial.
Selon des analystes économiques, cette annonce soulève des interrogations sur les négociations entre Ottawa et Bruxelles, qui accumulent déjà plusieurs retards; la plus récente date butoir manquée date de la fin de 2012.
Le précédent qui vient en tête est celui des négociations ratées entre le Canada et la Corée du Sud, qui se sont embourbées avec l'opposition de l'Ontario et de l'industrie automobile, mentionnent des analystes. Bien que ce soit Ottawa qui ait entamé les discussions, ce son les États-Unis qui ont été en mesure de conclure une entente, y compris dans le secteur automobile.
Selon un responsable gouvernemental canadien, toutefois, l'annonce n'implique que peu de changements, puisque les négociations sont trop avancées.
Lors d'une conférence de presse à Bruxelles, le commissaire au Commerce de l'UE, Karel De Gucht, a affirmé qu'il était plus important d'obtenir une bonne entente que de précipiter les démarches.
Bien que les négociations aient eu lieu derrière des portes closes, des experts en commerce supervisant les discussions ont indiqué qu'il ne restait plus que quelques points d'achoppement. Il s'agirait cependant des dossiers les plus délicats sur le plan politique.
Le Canada désire disposer d'un meilleur accès pour ses producteurs de boeuf et de porc, tandis que l'Europe veut qu'Ottawa réduise ses tarifs et accroisse ses quotas pour les envois de produits laitier, et plus particulièrement le fromage. Bruxelles réclame également une meilleure protection des brevets sur les médicaments de marque, une mesure qui pourrait coûter 900 millions $ par an aux contribuables canadiens si elle est mise en place.