JUSTICE - Le président de l'Arche de Zoé, Eric Breteau, et sa compagne Emilie Lelouch ont été condamnés à trois ans de prison, dont deux ferme, et immédiatement arrêtés à l'audience, mardi 12 février. Ils étaient jugés pour avoir tenté en 2007 d'exfilter du Tchad 103 enfants présentés comme des orphelins du Darfour.
Absents lors du procès, le président de l'association L'Arche de Zoé et sa compagne étaient présents pour le délibéré. Les quatre autres prévenus ont quant à eux été condamnés à six mois et un an de prison avec sursis. L'association a été condamnée à 100.000 euros d'amende et dissoute.
La journaliste du Monde Pascale Robert-Diard, présente au procès, a fait état de réactions assez improbables de la part des deux principaux accusés. Lors de la condamnation, Eric Breteau et Emilie Lelouch ont tout simplement... éclaté de rire:
Rappel des faits
Le 25 octobre 2007, dix-sept Européens, dont neuf Français, étaient arrêtés à Abéché (est du Tchad), alors qu'ils s'apprêtaient à faire embarquer illégalement vers la France 103 enfants affublés de faux pansements, présentés comme des orphelins du Darfour, région soudanaise frontalière du Tchad.
En juillet 2007, trois mois avant l'arrestation des bénévoles, la justice française avait déjà ouvert une enquête à la suite d'un signalement du ministère des Affaires étrangères sur les agissements de l'association. Les enfants, promis à des familles d'adoptants en France, étaient en réalité pour la plupart tchadiens et la quasi-totalité d'entre eux n'étaient pas des orphelins, comme l'association l'affirmait sur internet, appelant à leur adoption. En novembre, le gouvernement tchadien avait libéré les trois journalistes, le pilote belge et des Espagnols, impliqués dans l'opération.
Le 26 décembre, un mois après leur arrestation, les six Français de l'Arche de Zoé avaient été condamnés à N'Djamena à huit ans de prison assortis de travaux forcés. Ils étaient en outre condamnés à verser "solidairement" aux familles des enfants 6,3 millions d'euros de dommages et intérêts. Deux jours plus tard, ils sont rapatriés en France et incarcérés.Trois mois plus tard, le régime tchadien les gracie. En octobre 2010, les six membres de l'Arche de Zoé sont renvoyés devant le tribunal correctionnel de Paris.
Qui étaient ces 103 enfants ?