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La loi sur le mariage gay adoptée par l'Assemblée nationale française

Mariage gay: l'Assemblée a adopté le texte, place au Sénat
AFP

MARIAGE GAY - Ce n'est pas un point final mais un point d'étape symbolique dans la bataille pour l'égalité des droits. Ce mardi 12 février, les députés ont adopté le projet de loi instituant le mariage et l'adoption pour tous lors d'un vote solennel à l'Assemblée nationale. La suite logique d'un marathon parlementaire, étalé sur près de 10 jours de débats et 110 heures de discussions consacrées à l'examen d'un peu plus de 5000 amendements déposés par l'opposition.

329 députés ont voté en faveur du texte, 229 ayant voté contre. 10 députés ont choisi de s'abstenir. Le texte est donc adopté par l'Assemblée nationale. Une première étape avant le début des discussions au Sénat à partir du 18 mars, la probable saisine du Conseil constitutionnel et la grande manifestation des anti du 24 mars prochain.

Si l'issue positive du vote ne faisait pas l'ombre d'un doute, le doute a longtemps tenu sur le nombre de membres de l'opposition qui voteraient ou s'abstiendraient sur le projet de loi.

Le meilleur du pire des arguments de l'opposition

Les partis de la majorité ont célébré à leur manière cette "victoire" symbolique. Le Parti socialiste a déployé une banderole sur le fronton de son siège parisien rue de Solférino.

Le Parti radical de gauche, auquel la garde des Sceaux Christiane Taubira est apparentée, a lui diffuser une vidéo vantant "une nouvelle page de l'historie française".

Prochaine étape: le Sénat et le Conseil constitutionnel

Son adoption acquise au Palais Bourbon, le texte doit désormais être débattu à partir du 2 avril, et non le 18 mars comme on le pensait, au Sénat, où la majorité de gauche est beaucoup plus ténue. Pour éviter de donner à nouveau à la droite de trop longues tribunes pour ferrailler contre le projet, les sénateurs de gauche pourraient être tentés de le voter de manière conforme, ce qui mettrait un terme à la navette parlementaire.

"C'est possible à condition de bien travailler ce dossier en amont. Il faut prendre un certain nombre de garanties", a déclaré le président PS du Sénat, Jean-Pierre Bel. Le chef de file des députés PS, Bruno Le Roux, a toutefois affirmé vendredi que l'objectif n'était "pas un vote conforme à tout prix". Toujours est-il que l'adoption du texte par les sénateurs est probable.

Une fois le texte adopté par les deux chambres, la droite devrait faire un recours au Conseil constitutionnel. Mais son président, Jean-Louis Debré, a implicitement écarté une censure du texte, rappelant qu'une "décision du 28 janvier 2011" précisait déjà que "le contour du mariage c'est au Parlement de le définir".

La résistance continue dans la rue

En comptant le temps de ce recours, les premiers mariages homosexuels pourraient être célébrés mi-2013. A moins que la rue ne parvienne à faire reculer les représentants du peuple. Car les adversaires du mariage pour tous ont promis de ne pas désarmer dans la rue.

Peu après le début des discussions au Sénat, les opposants au mariage gay, réunis au sein du collectif "La Manif pour Tous", vont de nouveau donner de la voix, avec une grande manifestation à Paris le 24 mars. Objectif: faire mieux que la manifestation du 13 janvier qui avait rassemblé 340.000 personnes d'après la police et 800.000 selon les organisateurs.

Si la majorité a promis de ne pas reculer d'un pouce, la bataille est loin d'être finie.

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