Un autocar rempli d'opposants à loi fédérale sur le budget et les multiples modifications à d'autres lois qu'elle apporte a quitté Regina mercredi soir, en direction d'Ottawa.
Les protestataires entendent unir leur voix au mouvement Idle No More, né en Saskatchewan. Ils dénoncent les changements sans consultation faits à la Loi sur les Indiens et ce qu'ils estiment être l'affaiblissement de la Loi sur la protection des eaux navigables.
Des arrêts sont prévus à Winnipeg au Manitoba et à Thunder Bay en Ontario pour recueillir d'autres participants.
L'autocar arrivera à Ottawa vendredi, date à laquelle plusieurs manifestations auront lieu, dans la capitale nationale et ailleurs.
Le groupe a amassé 14 000 $ en quatre jours pour financer son voyage, selon l'organisatrice, Melissa-Rae McKay. « Certains ont donné 10 $, d'autres 20 $. Ils ont fait passer un chapeau et ont reçu 143 $ en petite monnaie. Bref, ça s'est fait une personne à la fois », a-t-elle expliqué.
L'autocar inclut une variété de protestataires presque aussi grande que la gamme de lois modifiées par la loi qui a reçu la sanction royale vendredi dernier, après s'être fait connaître comme le projet de loi C-45, ou « mammouth 2 ».
Le rôle mobilisateur du web 2.0
Sept jeunes font partie du lot des voyageurs. L'une d'eux, Johannah Angus, a relaté avoir rassemblé les autres adolescents grâce à Facebook et a Twitter.
D'ailleurs, cette capacité de ralliement des médias sociaux expliquerait le succès du mouvement Idle No More, selon un professeur en la matière à l'Université du Manitoba, Nigaanwewidam James Sinclair.
« Le militantisme en ligne croissant est très accessible, facile et peut atteindre des gens qui ne s'engageraient pas politiquement sinon », fait-il valoir. « Ce mouvement est dans le vent, il est cool et c'est cool de résister », résume le professeur.
Par ailleurs, Winnipeg aussi sera le théâtre d'un rassemblement vendredi, à la Fourche.
Le même jour, un groupe de manifestants en Saskatchewan entendent marcher de la réserve crie de Beardy's & Okemasis au village de Duck Lake, de midi à 15 heures.
Une première série de démonstrations publiques ont eu lieu la semaine dernière dans le cadre du mouvement. En outre, la chef de la réserve ontarienne d'Attawapiskat, Theresa Spence, a entamé une grève de la faim pour exprimer son mécontentement, inspirant d'autres à faire de même ailleurs.