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Leonard Cohen en spectacle à Montréal : de la grande classe

Leonard Cohen : de la grande classe
Canadian singer Leonard Cohen performs on October 3, 2012 at the Palau Sant Jordi hall in Barcelona. AFP PHOTO/ JOSEP LAGO RESTRICTED TO EDITORIAL USE - NO MARKETING - NO ADVERTISING CAMPAIGNS - DISTRIBUTED AS A SERVICE TO CLIENTS (Photo credit should read JOSEP LAGO/AFP/GettyImages)
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Canadian singer Leonard Cohen performs on October 3, 2012 at the Palau Sant Jordi hall in Barcelona. AFP PHOTO/ JOSEP LAGO RESTRICTED TO EDITORIAL USE - NO MARKETING - NO ADVERTISING CAMPAIGNS - DISTRIBUTED AS A SERVICE TO CLIENTS (Photo credit should read JOSEP LAGO/AFP/GettyImages)

MONTRÉAL- Pouvait-on imaginer une telle grandeur d’âme dans le temple du hockey montréalais avant que le chanteur Leonard Cohen vienne gagné le coeur des 12 562 spectateurs ? Et pourtant… Dans un somptueux mais modeste décor, l’homme de 78 ans, armé d’une brillante poésie, d’un humour caustique et d’un charisme solennel a réussi à faire du concert de mercredi soir, au Centre Bell, l’un des plus poignants rendez-vous de 2012.

Après une tournée triomphale de plus de deux ans, Leonard Cohen s’est tourné vers les grands amphithéâtres, antres capables de réunir d’un seul coup le curieux, la plèbe et le fidèle. Un défi relevé avec brio par ses neuf musiciens et trois choristes, dont sa chère collaboratrice Sharon Robinson.

Vêtus d’élégants costumes, ils sont d’ailleurs tous beaux à voir lorsqu’ils s’amènent sur scène vers 20h15. Coiffé de son éternel chapeau (cinq autres musiciens ont adopté le même décorum) puis habillé d’un complet gris sombre scintillant, Cohen a du chic et de la prestance. Magnifiée par une belle confiance. L’audience est aux aguets et le bal commence.

Dance Me

Les musiciens s’élancent sur Dance Me To The End Of Love. Voilà que courent les premiers frissons aux sons jazzy de la guitare de Mitch Watkins et du violon du nouveau venu moldave Alexandru Bublitchi. Magnifique. « Je ne sais pas quand nous nous reverrons, mais ce soir, je vous promets qu’on va donner tout ce qu’on a, raconte le baryton à la voix chaude et caverneuse. »

Comme pour la majorité des chansons, le corps arqué, jambes bien ancrées au sol, Cohen chantera avec grâce et conviction The Future. Interprétée en douceur, il exécute quelques pas de danse bien sentis avant de disparaître dans l’obscurité au dernier « repent ».

Comme on le savait, la première partie sera consacrer aux classiques. Bird On A Wire ne fait pas exception. À genoux au centre de la scène, il envoie la cérémoniale chanson. Déjà, il se plait à jouer. Plus loin, il enlève son chapeau pour regarder, le corps droit, l’Espagnol Javier Mas s’exécuter à la guitare acoustique. En finale, les mots « to be free », graves et prenants, courent dans la salle.

On entendra ensuite Everybody Knows, Who By Fire (introduite par un solo flamenco inspiré mais pas renversant du musicien barcelonais) et l’enjouée Ain't No Cure For Love, avec ses couleurs de soul. C’est à Darkness que l’on pourra entendre le matériel de son tout récent album Old Ideas : superbe blues qui évoque les ambiances sombres du désert.

Après les confessions de Amen (« Tell me again when I’ve seen through horror. Tell me again. Tell me over and over. Tell me that you’ll want me then »), le chanteur se fait discret sur Come Healing, laissant la place aux voix angéliques des Webb Sisters. La très jolie mélodie (un quasi cantique de Noël) de Secret Life passera avant le magnifique poème A Thousand Kisses Deep, déclamé par Leonard Cohen. Hymne à l’amour fort émouvant.

I’m Your Man

Au retour de l’entracte, Cohen porte son chapeau à l’abdomen et remercie chaleureusement son public avant d’offrir Tower Of Song et la très populaire Suzanne. Sur cette dernière, une lumière en contre-plongée découpe le chanteur et les ombres géantes habitent le gigantesque rideau blanc soyeux disposé derrière la troupe.

Plus loin, on aura droit à la plus légère Heart With No Companion, aux accents country de l’Est, The Partisan et à la chanson Alexandra Leaving, interprétée par Sharon Robinson. Viendront ensuite l’incomparable I’m Your Man (séducteur, Cohen supplie pour l’amour. Tout simplement génial !) et l’immortelle Hallelujah, l’un des plus beaux morceaux écrits au cours des dernières décennies. Bercée par la valse de Take This Waltz, la foule était enchantée.

Le chant est superbe, la musique magnifique et le son de très bonne qualité.

… And then, Montreal

Au premier rappel, on ne peut que constater toute la force de Cohen : ovationné durant quelques minutes il reviendra sur les planches en sautillant ! L’humble bonhomme prend son pied devant tant d’admiration. Les spectateurs conquis chanteront la contagieuse So Long Marianne. À la dansante First We Take Manhattan, on est prêt à suivre Cohen n’importe où, même jusqu’à Berlin.

À la suite des pièces Famous Blue et If It Be Your Will, Closing Time viendra clore cet épique et très généreux concert (quelques 28 chansons pour trois heures de prestation) du grand Cohen.

Le chanteur sera de nouveau au Centre Bell ce soir, jeudi, et dimanche au Colisée de Québec.

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