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Le gouvernement Charest avait une étude suggérant que les universités ne sont pas sous-financées

Le gouvernement Charest avait une étude suggérant que les universités ne sont pas sous-financées
Agence QMI

QUÉBEC - Avant même d'imposer une hausse des droits de scolarité qui allait déclencher une crise étudiante sans précédent, le gouvernement Charest avait en main une étude suggérant que les universités québécoises ne sont pas sous-financées.

Un rapport daté de mars 2011 et remis à La Presse Canadienne jeudi suggère que les universités québécoises ont sensiblement les mêmes revenus par étudiant que celles du reste du pays, et qu'elles dépensent davantage pour chaque étudiant.

Des sources péquistes se demandent pourquoi le gouvernement libéral précédent a passé sous silence cette étude avant de décréter la hausse des droits de scolarité qui a mis le feu aux poudres le printemps dernier.

Dans ce Bulletin statistique préparé par le ministère de l'Éducation, on apprend que les universités québécoises dépensaient en moyenne 29 242 $ par étudiant en 2008-2009, par rapport à 28 735 $ dans le reste du Canada, soit 2 pour cent de plus.

En Ontario, c'était 26 383 $, mais dans l'Ouest, c'était beaucoup plus, 32 976 $.

Et en tenant compte des différences structurelles des systèmes d'enseignement et du coût de la vie inférieur au Québec, les universités québécoises dépensaient même 4 pour cent de plus que leurs équivalentes ailleurs au pays.

Quant aux revenus globaux par étudiant, un établissement québécois recevait en moyenne 27 628 $ par étudiant en 2008-2009, un peu moins que les 28 282 $ encaissés par une université ailleurs au pays. La différence est d'à peu près 2 pour cent.

En Ontario, une université recevait 25 587 $, tandis que dans l'Ouest, c'était bien supérieur, 33 243 $.

Toutefois, avec une pondération, si l'on considère l'incidence des différences structurelles entre les systèmes d'enseignement, ainsi que le coût de la vie inférieur au Québec, les universités québécoises reçoivent essentiellement les mêmes revenus par étudiant que leurs contreparties dans le reste du Canada, soit 27 628 $ par rapport à 27 849 $.

Dans la ventilation de la provenance des revenus, on note toutefois que le gouvernement du Québec fait un effort supérieur à la moyenne de ceux du reste du pays, et que les étudiants contribuent moins — un argument fréquemment servi par les ministres du gouvernement Charest qui invoquaient la «juste part» réclamée aux étudiants.

En 2008-2009, le Québec contribuait 18 944 $ par étudiant (68,6 pour cent du total), tandis que l'étudiant lui-même fournissait en moyenne 3504 $ (12,7 pour cent). À titre de comparaison, la moyenne des autres gouvernements provinciaux était de 16 916 $ par étudiant (59,8 pour cent), tandis que l'étudiant déboursait 7077 $ (25 pour cent).

Les instances du gouvernement Marois qui ont fait circuler ce rapport du ministère de l'Éducation n'ont pas manqué de relever que les libéraux disposaient donc de données en 2011 qui remettent en cause les problèmes d'argent invoqués pour imposer une hausse des droits de scolarité aux étudiants. De là à dire qu'ils avaient tout en main pour éviter une crise, il n'y a qu'un pas.

D'un autre côté, depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement péquiste a fréquemment remis en question le sous-financement des universités, que ce soit de la bouche de la première ministre Pauline Marois elle-même, ou de celle de son ministre de l'Enseignement supérieur, Pierre Duchesne, qui demande qu'on en discute ouvertement pour en faire la démonstration au sommet prévu en février.

Chose sûre, une guerre de chiffres s'annonce et la divulgation de cette étude n'est pas un hasard.

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