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Une nuit sous la pluie pour soutenir les sans-abri

Une nuit sous la pluie pour soutenir les sans-abri

Des milliers de personnes ont bravé la pluie pour participer à la 23e Nuit des sans-abri, soulignée dans la nuit de vendredi à samedi dans 27 villes du Québec, du jamais vu.

En plus de Montréal, des citoyens des Îles-de-la-Madeleine, de Granby, de Sherbrooke, de La Prairie et de Valleyfield ont notamment participé à l'événement.

Les participants ont profité de l'occasion pour interpeller gouvernement péquiste. Ils demandent notamment la mise en place d'une politique globale en itinérance, une revendication appuyée dans le passé par le Parti québécois.

Le président du Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM), Pierre Gaudreau, fait valoir qu'une politique globale en itinérance permettrait une vision d'ensemble du phénomène de l'itinérance et de ses causes. Elle obligerait également une meilleure harmonisation entre les actions des ministères et s'accompagnerait de mesures concernant entre autres le logement social et le revenu.

À Montréal, la Nuit des sans-abri a débuté à 19 h au carré Phillips, pour se poursuivre ensuite au parc Amherst. De plus en plus de villes joignent le mouvement, témoignant de l'ampleur du phénomène de l'itinérance.

Les organisateurs de cette nuit veulent faire tomber les préjugés et faire la démonstration que l'itinérance n'est pas une réalité si lointaine.

Charles, 25 ans

Plusieurs personnes sans domicile fixe veulent s'en sortir, mais rares sont celles qui trouvent une oreille attentive.

Charles est l'un d'entre eux. À 25 ans, il est de retour à Trois-Rivières après plus de deux ans passés dans l'Ouest canadien.

« Quand je suis arrivé ici, je n'avais aucun argent. J'étais dans la rue dans le fond à Trois-Rivières », dit celui qui a pourtant frappé aux portes de plusieurs entreprises. Mais sans adresse ni téléphone, il n'est pas parvenu à se trouver un emploi.

Ayant refusé de revenir chez ses parents qui peinent à subvenir à leurs besoins, Charles a décidé de se débrouiller et de demander de l'aide.

Il loge depuis deux semaines au centre Le Havre de Trois-Rivières. Il n'est pas le seul à se tourner vers cet organisme qui hébergeait l'an dernier 1000 personnes de plus qu'il y a 20 ans.

Pour Éric Gagnon, coordonnateur à l'organisme La relance, il est nécessaire de combattre les préjugés encore tenaces. « L'itinérance, ce n'est pas nécessairement coucher sur un banc de parc. Avec le stéréotype qu'on voit souvent : les cheveux longs, la grosse barbe. »

Les femmes qui déménagent toutes les deux semaines parce qu'elles ont peur de leur ex-conjoint, c'est aussi une forme d'itinérance, rappelle M. Gagnon.

Les organisateurs de l'événement de vendredi veulent aussi faire prendre conscience que l'itinérance, aussi subtile soit-elle, existe. Et la solution réside d'abord, selon eux, dans la reconnaissance du problème.

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