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Syrie : Brahimi met en garde contre un embrasement régional

Syrie : Brahimi met en garde contre un embrasement régional

Lakhdar Brahimi, l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, a lancé un signal d'alarme mercredi lors d'un point de presse à Beyrouth.

« Cette crise ne peut pas rester confinée indéfiniment au territoire syrien. Soit elle est réglée, soit elle s'aggravera, débordera, et mettra (la région) à feu et à sang », a souligné M. Brahimi après avoir achevé une tournée qui l'a mené en Turquie, en Arabie saoudite, en Iran, en Irak et au Liban.

Persévérant, M. Brahimi a renouvelé son appel à une trêve pour l'Aïd al-Adha du 26 au 28 octobre.

« Nous discutons avec toutes les parties pour arrêter le bain de sang et régler les problèmes des Syriens par les Syriens eux-mêmes », a indiqué M. Brahimi.

Dans un langage diplomatique, il a souligné que les pays qu'il a visités « subissent » la crise syrienne et qu'eux-mêmes « influent sur la situation en Syrie ».

Les voisins de la Syrie sont divisés entre alliés du régime syrien et alliés des rebelles.

Le principe de la trêve accepté sous condition

L'Iran et la Turquie soutiennent l'appel à la trêve de Lakhdar Brahimi. Mais les principaux concernés, que sont le régime syrien et les rebelles, ont annoncé qu'ils en acceptaient le principe, mais en mettant en doute la bonne foi de l'adversaire.

Le gouvernement syrien s'est dit prêt mardi à étudier la proposition de M. Brahimi, qui doit se rendre en Syrie prochainement.

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Jihad Makdissi, a indiqué que les autorités syriennes avaient « hâte de parler avec M. Brahimi pour voir quelle est la position des autres », en allusion notamment à l'Arabie saoudite et la Turquie, principaux soutiens de la rébellion.

« Vont-ils faire pression sur les groupes armés qu'ils hébergent, financent et arment, de façon à ce qu'ils respectent le cessez-le-feu? », a-t-il déclaré.

Auparavant, le même porte-parole a annoncé le rejet par son gouvernement de la demande de cessez-le-feu, affirmant que les factions rebelles ne parlaient pas d'une seule voix.

Le chef du Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition en exil, Abdel Basset Sayda, a déclaré pour sa part que les rebelles ne font « que se défendre et il est normal qu'ils arrêtent les hostilités quand la machine de guerre du régime l'aura fait ».

Le commandant Malek al-Kourdi, l'adjoint du chef de l'Armée syrienne libre, a indiqué que les rebelles étaient prêts à accepter la trêve s'il y a des « garanties sérieuses ».

Mission diplomatique du Vatican

Le pape Benoît XVI va envoyer une importante délégation à Damas pour contribuer à la paix en Syrie.

Le bras droit du pape, le cardinal italien Tarcisio Bertone, a annoncé qu'une délégation serait envoyée « pour exprimer la solidarité fraternelle avec toute la population ».

Les évêques ne pouvaient « rester de simples spectateurs » face à un drame dont « la solution ne peut être que politique », a expliqué Mgr Bertone.

La délégation apportera par ailleurs une aide aux victimes du conflit.

Le père jésuite Paolo Dall'Oglio, établi durant plus de 30 ans en Syrie et expulsé pour sa condamnation des exactions du régime, a exprimé des réserves sur cette initiative.

« À Damas, ils ne pourront voir que les officiels qui sont, bon gré mal gré, du côté du régime. Le message risque d'être utilisé par Assad. S'ils allaient aussi dans les camps de réfugiés en Jordanie et en Turquie, alors ce serait vraiment la solidarité avec tout le peuple syrien », a estimé le prêtre italien.

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