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La faim recule lentement dans le monde

La faim recule lentement dans le monde

Le nombre de personnes qui souffrent de la faim dans le monde a diminué de 13 % au cours des 20 dernières années, mais encore 870 millions de personnes vivent avec la faim, selon l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture de l'ONU, la FAO.

Il y a toujours 868 millions d'êtres humains qui souffrent de « faim chronique ». C'est donc un être humain sur huit qui souffre de la faim en permanence sur la planète.

« Le rapport apporte certainement de bonnes nouvelles », avance le directeur général de la FAO, José Graziano da Silva. « Des progrès ont été accomplis pour lutter contre la faim, mais le chiffre reste beaucoup trop élevé. »

M. da Silva déplore également le ralentissement du recul de la faim dans le monde au cours des dernières années. La crise économique mondiale, la hausse des prix des denrées alimentaires, la demande croissante pour les biocarburants et les changements climatiques sont autant de raisons qui expliquent ce ralentissement, selon la FAO.

Le rapport de la FAO précise que « c'est surtout avant 2007-2008 que les progrès mondiaux en matière de réduction de la faim ont été accomplis ». Ils ont par la suite « accusé un ralentissement et un tassement ». Le directeur général adjoint de la FAO, Jomo Sundaram, se dit « inquiet du ralentissement observé depuis 2006 ».

Si la FAO constate une baisse globale du nombre d'affamés, elle reconnaît toutefois que le chiffre d'un milliard de personnes, qu'elle avait avancé en 2009, était inexact. L'organisme a procédé à une révision de ses méthodes de calcul et de ses bases de données pour établir un portrait plus fidèle de la réalité.

La faim devrait continuer de tenailler des millions d'êtres humains au cours des prochaines années puisque les denrées alimentaires sont en hausse depuis quelques mois. Les sécheresses dans de grands pays exportateurs de denrées, comme les États-Unis et la Russie, font en sorte que les prix des produits alimentaires devraient demeurer proches des niveaux atteints lors de la crise alimentaire en 2008.

La faim localisée

La grande majorité des affamés se retrouvent dans trois grandes régions du globe soit : l'Asie du Sud (304 millions), l'Afrique subsaharienne (234 millions) et l'Asie de l'Est (167 millions) pour un total 705 millions sur les 868 millions que comptent la planète.

La faim a perdu du terrain sur tous les continents sauf en Afrique, où seulement quelques pays ont vu le mal reculer. Le nombre d'affamés est notamment passé de 170 millions à 234 millions en Afrique subsaharienne. Malgré son nombre élevé d'affamés, la faim a reculé en Asie du Sud-est, passant de 261 millions en 1990-1992 pour atteindre 167 millions en 2010-2012.

L'objectif du millénaire, un projet ambitieux

La problématique de la faim dans le monde est d'autant plus navrante que la planète dispose « de suffisamment d'aliments pour nourrir tout le monde », poursuit M. da Silva. « Il est encore possible d'arriver à l'objectif du millénaire, mais le seul chiffre acceptable est zéro et nous y parviendrons », a-t-il poursuivi.

L'objectif du millénaire était de réduire de moitié le nombre de personnes qui souffrent de la faim dans le monde entre 1990 et 2015. Cet objectif était l'un des huit fixés par les États membres de l'ONU en 2000 pour réduire la pauvreté, la faim et la maladie dans les pays pauvres d'ici 2015.

Mais, pour parvenir à l'objectif fixé au tournant du millénaire, un maximum d'efforts doit être fait en ce sens. La relance de l'économie mondiale, notamment dans le secteur agricole, est cruciale afin d'éradiquer la faim dans le monde, selon le rapport de l'ONU.

Outre espérer une relance de l'économie mondiale, la FAO devra lutter contre les facteurs qui font obstacle aux progrès comme la demande en agrocarburants, la spéculation financière sur les marchés alimentaires et l'inefficacité de l'approvisionnement et de la distribution des aliments, qui conduit au gaspillage de près du tiers de la production, explique le rapport.

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