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Prêts pour une guerre de tranchées

Prêts pour une guerre de tranchées

Quand les Carabins de l'Université de Montréal organisent un point de presse la semaine d'un match, c'est généralement annonciateur d'un duel contre leurs rivaux de l'Université Laval.

Un texte d'Antoine Deshaies

Mercredi midi, aux abords du terrain du Cepsum, une dizaine de représentants des médias ont pu questionner l'entraîneur Danny Maciocia et une poignée de joueurs à l'aube de cette série aller-retour au sommet.

Carabins et Rouge et Or, les deux seules formations invaincues après la cinquième semaine de la saison, ont rendez-vous dimanche après-midi à l'Université Laval. L'objectif commun des deux équipes ? L'exclusivité du premier rang au classement.

« C'est sûr que ce serait exceptionnel de gagner le match de dimanche devant une foule de près de 15 000 spectateurs, confie le bloqueur et étudiant en médecine Alexis Rousseau-Saine. Avec notre bon début de saison, l'équipe sera gonflée à bloc. »

Mais gagner au Stade Telus, domicile du Rouge et Or, n'est pas simple. Les Carabins sont la dernière organisation à avoir battu les champions québécois sur leur surface artificielle à Québec. C'était le 19 septembre 2004.

Il y a 8 ans, les joueurs actuels des Carabins étaient élèves à l'école secondaire, certains étaient encore même au primaire. Danny Maciocia, lui, était coordonnateur offensif avec les Eskimos d'Edmonton dans la Ligue canadienne.

« Personne n'aborde ce match en voulant mettre fin à cette séquence, tranche l'entraîneur-chef des Carabins. On veut juste gagner un match de football entre deux bonnes équipes. »

Deux équipes, prédit Maciocia, qui se livreront une véritable guerre de tranchées. C'est là que le match se jouera. La ligne défensive des Carabins, dominante depuis le début de la campagne, devra déjouer les solides colosses du Rouge et Or.

« Je connais plusieurs joueurs de leur ligne offensive, confie l'ailier défensif Jean-Samuel Blanc, nommé joueur défensif de la dernière semaine au Québec. Ils sont bons, mais ne sont pas spéciaux. Ils sont humains comme nous. Les deux unités sont rapides et techniques. Je m'attends à une véritable guerre psychologique. »

La ligne défensive lavalloise n'est pas en reste avec ses joueurs étoiles comme Arnaud Gascon-Nadon et Jean-Alexandre Bernier. « Ce sont de très bons joueurs, ce ne sont pas des ti-counes, image Alexis Rousseau-Saine. Mais que ce soit les joueurs du Rouge et Or ou d'une autre équipe, ça m'énerve toujours quand on touche à mon quart-arrière. »

L'Université de Montréal a accordé jusqu'ici 14 sacs à l'adversaire, cinq de plus que Laval.

L'unité défensive du Rouge et Or, elle, en a réussi 19 cette saison, sept de moins que les Carabins, meneurs au pays.

Par contre, aucune équipe n'est aussi chiche que l'Université Laval contre le jeu au sol. En moyenne, l'adversaire court pour 25 minuscules verges par match contre le Rouge et Or et le double contre les Carabins, pourtant deuxième au pays à ce chapitre. Guerre de tranchées dites-vous ?

Une foule intimidante

Les Carabins auront douze adversaires sur le terrain et 15 000 dans les gradins. Si la très grande majorité se veut respectueuse, une minorité use de tous les moyens pour déranger l'adversaire. Le secondeur de deuxième année Byron Archambault peut en témoigner.

Archambault avait décidé de joindre le Rouge et Or à l'hiver 2011 avant de changer d'idée. Il s'est engagé avec l'Université Western en Ontario puis, finalement, avec les Carabins. Une frange du public lavallois ne l'avait pas digéré à son retour au Stade Telus l'an dernier.

« Quand l'équipe fait son entrée sur le terrain, des spectateurs nous crient des insultes que je n'ose même pas répéter, confie Archambault. C'est parfois tellement cru que j'ai carrément honte pour la personne qui les formule. Cela dit, les joueurs du Rouge et Or doivent aussi se faire insulter sur notre terrain. »

Intimidant les insultes et surtout les décibels crachés par la foule ? Parfois.

« La première année, oui j'ai été un peu intimidé à mon arrivée, admet Jean-Samuel Blanc. Mais une fois le match commencé, on n'y pense plus. »« Il faut savoir canaliser l'énergie de la foule même si elle est contre nous, précise Byron Archambault. Il faut se nourrir de ça et ne pas se laisser affecter. »

L'an dernier, une vingtaine de joueurs des Carabins ont fait connaissance avec le public du Rouge et Or à la dure. Résultat, deux défaites en deux matchs.

Plus cette année, disent les hommes en bleu.

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