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Un homme exige la révision d'une enquête sur la mort de sa mère en 2004 à Winnipeg

Un homme exige la révision d'une enquête sur la mort de sa mère en 2004 à Winnipeg

Le Manitobain Jim Garwood mène une croisade depuis plusieurs années pour que la police de Winnipeg ouvre une nouvelle enquête sur la mort de sa mère il y a plus de huit ans.

L'homme a saisi un tribunal afin que la cause de la mort, officiellement accidentelle, soit modifiée pour être considérée comme un homicide. Il a déposé en cour des éléments de preuve qu'il a lui-même colligés, de même que les analyses et témoignages d'experts qu'il a contactés.

Jessie Garwood a été retrouvée morte le dimanche 22 février 2004 à l'âge de 87 ans dans le sous-sol de sa résidence de l'est de Winnipeg.

Il poursuit en disant que « sa tête reposait contre le coin de la base en ciment du pilier. On dirait qu'elle s'est frappé la tête contre la base, causant de grandes effusions ».

Rapport d'autopsie modifié

Trois ans après le décès de Mme Garwood, son fils emménage dans la résidence de sa mère. L'information contenue dans le rapport d'autopsie éveille alors un doute chez lui.

Le corps de la défunte présentait quatre côtes fracturées, un bras droit cassé en deux endroits et treize blessures à la tête, alors que l'escalier du sous-sol ne compte que huit marches.

Le médecin légiste responsable du rapport a confié à M. Garwood qu'après avoir d'abord conclu à une mort accidentelle, il a plutôt inscrit que la cause était indéterminée.

Le Manitobain est d'autant plus méfiant, car aucune trace de sang n'a été relevée sur les marches de l'escalier, alors que l'enquête policière suppose que la dame a déboulé les marches.

Les photos racontent une autre histoire, disent des experts

Après une bataille judiciaire contre le Service de police de Winnipeg, M. Garwood a obtenu les photos des lieux prises par les policiers. Il les a notamment confiées à l'analyste privé de trace de sang et membre du Service de police d'Edmonton, Joe Slemko.

Selon l'analyse de M. Slemko, les traces de sang visibles sur le plancher du sous-sol contredisent la thèse de la police voulant que Mme Garwood se soit cogné la tête contre un pilier de la maison.

D'autre part, l'ancien chef de la Sous-direction des sciences du comportement de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), Glen Woods, ajoute qu'il reconnaît des éléments caractéristiques des morts violentes, en analysant les photos.

M. Woods affirme avoir souvent vu, sur des personnes âgées, le type d'ecchymoses visibles sur les images. Les vaisseaux sanguins des aînés éclatent aisément lorsqu'il y acte de violence, dit-il.

L'ancienne belle-fille de M. Slemko est la dernière à avoir vu Jessie Garwood vivante

La dernière personne à avoir vu Jessie Garwood vivante est Cathy Watson, la fille de l'ex-conjointe de Jim Garwood. La petite-fille par alliance avait amené sa grand-mère au cinéma.

M. Garwood souligne que son ancienne belle-fille n'avait jamais fait une telle chose, et que l'aînée vivait avec une dégénérescence maculaire.

Selon la version officielle, le corps de Mme Garwood a été trouvé à 11 h le dimanche, mais le bouton d'alarme du collier qu'elle portait a été pressé vers 22 h la veille, par Mme Watson.

D'après des transcriptions, un opérateur a appelé à la résidence à ce moment, et c'est Mme Watson qui a décroché. Elle a alors indiqué que la dame avait trébuché, mais qu'elle n'avait pas besoin d'aide. Elle a également composé le 911 le matin du décès pour signaler avoir découvert le corps inerte de sa grand-mère.

Dans les cinq mois précédant la mort de Mme Garwood, quatre chèques ont été débités du compte de banque de la dame, tous au nom de Cathy Watson, pour un total de 14 000 $.

Dans un rapport, la police note qu'en 2009 et 2010, les enquêteurs avaient des doutes sur l'origine des chèques et soutenaient avoir assez de détails pour affirmer qu'il s'agissait de faux. Toutefois, Mme Garwood étant morte, il n'y avait pas de plaignant pour porter plainte.

La défunte et sa petite-fille avaient une belle relation, dit l'avocat

L'avocat de Cathy Watson admet que l'affaire ressemble à un polar, mais écarte toute responsabilité de la part de sa cliente dans la mort de sa grand-mère.

Me Young accorde qu'il y a eu des problèmes d'argent dans la famille par le passé, mais rejette l'idée que les chèques ont pu être falsifiés.

« L'argent a probablement été donné par Mme Garwood elle-même. Cela a été fait sans intimidation de la part de Cathy et en fait, elles avaient une belle relation », expose l'avocat.

Révision indépendante de l'enquête policière

En novembre dernier, le Service de police de Winnipeg a demandé à celui de Saskatoon de mener une révision indépendante de la preuve, après plusieurs demandes de la part de M. Garwood.

Après avoir disséqué l'analyse de l'expert d'Edmonton Joe Slemko, le rapport suggère que certains éléments relevés par l'expert sont incorrects, dont la position du corps. Celui-ci aurait été trouvé sur le côté puis tourné sur le dos par les premiers secours dépêchés.

Toutefois, dans sa panoplie de documents qu'il consigne à l'intérieur de nombreux cartables, Jim Garwood brandit des notes des services paramédicaux et du service des incendies qui stipulent que la défunte a été trouvée gisant sur son dos.

Dans un courriel, le Service de police de Winnipeg réitère « [qu'il] n'y a aucun signe de voie de fait et aucune preuve pour justifier une enquête profonde ».

L'action judiciaire de M. Garwood pour que soit modifiée la cause de la mort de sa mère se poursuit.

Aucune des informations n'a été prouvée devant un tribunal.

D'après un reportage d'enquête d'Alex Freedman, à ne pas manquer au Téléjournal Manitoba, le mardi 25 septembre 2012 à 18 h

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