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Une fête juive cause des désaccords à l'Hôtel de Ville

Une fête juive cause des désaccords à l'Hôtel de Ville

La possibilité d'ajourner le conseil municipal lors de Yom Kippour indispose l'opposition à l'Hôtel de Ville de Montréal. La fête, qui est la plus importante du calendrier religieux juif, exige que les croyants limitent leurs activités de mardi soir à mercredi soir, cette semaine.

Le leader de la majorité à l'Hôtel de Ville de Montréal, Marvin Rotrand, a envoyé une lettre aux conseillers indiquant que le conseil pourrait être ajourné à jeudi s'il se poursuit au-delà de mardi.

Pour la conseillère de Vision Montréal pour Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension, cette décision n'est pas justifiée. Annie Samson estime qu'il faut s'en tenir aux fériés qui sont déjà au calendrier et souligne qu'il existe des dizaines de confessions différentes à Montréal.

« Comment on va gérer le ramadan? Comment on va gérer les fêtes indiennes? Toutes les communautés ont le droit de fêter. On ne veut pas empêcher ça; c'est ce qui fait la beauté de Montréal. Mais peut-on l'imposer aux autres? Non. Je pense que notre institution représente toutes les communautés, pas plus une communauté qu'une autre », a-t-elle déclaré.

Selon elle, la solution consiste à permettre aux conseillers de s'absenter pour des motifs religieux, et ce, sans qu'ils soient pénalisés financièrement.

De la « petite politique » à l'Hôtel de Ville

Marvin Rotrand, qui est à l'origine de cette décision, affirme que « cette tradition est établie depuis l'époque de Jean Drapeau, qui avait décidé que le conseil municipal n'allait pas siéger lors des congés chrétiens et des congés juifs majeurs ».

Cette pratique aurait été respectée par les administrations Doré et Bourque, ainsi que sous celle de Gérald Tremblay.

Selon M. Rotrand, il s'agit d'un débat artificiel, alimenté par une opposition dont la survie est loin d'être assurée. « C'est un parti qui ne comprend pas que Montréal est une ville plurielle. La meilleure façon de vivre ensemble est d'être tolérants. », a-t-il ajouté.

Projet Montréal est pour sa part d'accord avec l'administration Tremblay. Le conseiller François Limoges soutient que « si Vision Montréal est assez désespéré pour sortir quelque chose d'aussi populiste qui vise à réveiller un sentiment antisémite pour faire l'actualité et passer dans le journal, c'est déplorable pour eux ».

Son chef, Richard Bergeron, a été plus pondéré. « Il y a eu une histoire au Québec et nous acceptons l'histoire du Québec. Nous ne faisons pas de petite politique. C'est de la basse partisanerie potentiellement explosive socialement. C'est totalement irresponsable de s'avancer sur la place publique avec des idées comme celle-là. »

La communauté juive compterait environ 80 000 membres sur l'île de Montréal.

Un reportage de Davide Gentile

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