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Automobile : entente de principe entre les TCA et Ford

Automobile : entente de principe entre les TCA et Ford
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Le syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA) et Ford ont conclu une entente de principe pour les quatre prochaines années. Un conflit de travail est évité pour les 4500 employés du constructeur américain au pays.

Les TCA soulignent que cette entente répond à leurs objectifs, ainsi qu'aux attentes de Ford. Les grandes lignes ne prévoient pas d'augmentation de salaire. L'ajustement du salaire au coût de la vie est suspendu, mais remplacé par une prime de 2000 $.

L'entente soutient que 800 employés mis à pied de Ford pourront retourner au travail, grâce en partie à la création de 600 nouveaux postes aux opérations canadiennes.

Le syndicat va demander que cette entente soit utilisée comme modèle dans les pourparlers avec les deux autres constructeurs américains, General Motors et Chrysler. Les TCA avaient menacé de déclencher une grève simultanée dans les usines de Ford, de Chrysler et de General Motors au pays, faute d'une entente de principe d'ici la date butoir de lundi à minuit.

Pour sa part, le constructeur Chrysler a critiqué la décision du syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA) d'avoir choisi son concurrent Ford pour la négociation d'une entente-cadre.

Le syndicat explique avoir choisi Ford cette année, parce que c'était la compagnie avec laquelle il avait fait le plus de progrès depuis le début des négociations en août dernier.

Dans un communiqué, Chrysler indique, toutefois, être « très inquiète » de la décision du syndicat.

« Nous ne pensons pas qu'ils (Ford) sont les mieux placés pour ce rôle, compte tenu du fait qu'ils ont réduit leur présence au Canada au cours des dernières années. » -- communiqué de Chrysler.

Chrysler ajoute que son objectif est d'en arriver à une entente contractuelle qui assure une « sécurité à long-terme au Canada. » En d'autres mots, Chrysler, qui envisage d'autres investissements en Ontario, veut éviter de se retrouver les mains liées par un contrat de travail négocié auprès d'un concurrent qui aurait moins en jeu au Canada.

Ford a fermé son usine à St-Thomas l'an dernier et ne produit plus de minifourgonnettes à Oakville.

Ford avait aussi été ciblé par les TCA en 2005 et en 2008, pour la négociation d'une entente-cadre.

De son côté, le président des TCA, Ken Lewenza, a dit, lundi, qu'il espérait que Chrysler allait respecter la pratique selon laquelle l'entente-cadre négociée avec un constructeur servait de modèle pour les deux autres grands américains de l'auto.

Les Travailleurs canadiens de l'auto

General Motors: 8194 membres; Oshawa, Woodstock, Ste-Catharines, Ingersoll (l'usine d'Ingersoll n'est pas touchée par les négociations actuelles)

Chrysler: 8049 membres; Brampton, Windsor-Essex, Toronto

Ford: 4534 membres; Windsor-Essex, Oakville, Brampton

Négociations difficiles

De leur côté, les TCA admettent qu'ils tentent de limiter les concessions, plutôt que de faire des gains, à l'approche de l'heure butoir de minuit.

Le syndicat indique que les pourparlers avec Ford se sont poursuivis jusqu'aux petites heures du matin, la nuit dernière; les TCA sont « optimistes » de pouvoir en arriver à une entente de principe avant minuit, lundi.

Le premier ministre ontarien, Dalton McGuinty, a bon espoir, lui aussi, qu'un débrayage pourra être évité. « Derrière les portes closes, dit-il, je pense que les discussions sont productives. »

Toutefois, le secrétaire-trésorier du syndicat, Peter Kennedy, a raconté à la CBC qu'il s'agissait de ses pourparlers contractuels les plus difficiles en 20 ans de carrière.

« On avait des attentes modestes, mais on fait face à des employeurs très bagarreurs et hostiles qui demandent encore plus que lorsqu'ils étaient au bord de la faillite (en 2009). » -- Peter Kennedy, TCA

GM, Chrysler et Ford ont déjà averti que tout gain des travailleurs sur une question devrait être compensé par des concessions ailleurs dans les nouvelles conventions collectives.

Ford, par exemple, a indiqué que le coût horaire total d'un de ses employés, incluant les avantages sociaux, était en moyenne de 79 $ l'heure au Canada, comparativement à 64 $ l'heure aux États-Unis.

Les TCA ont laissé entendre qu'ils pourraient faire des concessions sur le dos des nouveaux employés, notamment au chapitre des salaires, afin de protéger les acquis des travailleurs actuels et des retraités.

Selon le syndicat, les trois grands ont aussi demandé l'élimination de l'indexation des salaires et de la retraite après 30 ans de service.

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