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Mort de diplomates en Libye : Washington rehausse la sécurité autour de toutes ses ambassades

Mort de diplomates en Libye : Washington rehausse la sécurité autour de toutes ses ambassades

Deux contre-torpilleurs américains ont été envoyés vers la Libye « par mesure préventive », selon un haut gradé américain, en réponse à l'attaque qui a coûté la vie à l'ambassadeur américain mardi.

Les États-Unis ont aussi décidé de déployer en terre libyenne une cinquantaine de marines spécialisés dans la lutte antiterroriste, en plus de rehausser les mesures de sécurité autour de toutes les missions diplomatiques américaines.

À la suite de l'attaque, le personnel consulaire à Benghazi a été évacué vers l'Allemagne et le nombre de diplomates américains à Tripoli a été réduit.

« Sans vouloir commenter des mouvements spécifiques de navires, les militaires américains prennent régulièrement des mesures de précaution dans certaines situations. Ce n'est pas seulement logique dans certaines circonstances, c'est aussi une mesure de prudence », a indiqué le haut gradé.

Depuis mardi, une vague de manifestations antiaméricaines se répand dans les pays arabes et musulmans pour protester contre le film américain Innocence of Muslims, jugé insultant pour le prophète des musulmans et l'Islam.

Un « prétexte »?

Pendant ce temps, Washington étudie la possibilité que l'offensive de mardi soit le fruit d'une opération coordonnée plutôt que de débordements d'une foule en colère.

Le président de la commission du renseignement du Congrès américain, Mike Rogers, estime d'ailleurs que l'opération a été exécutée avec une précision militaire. « Il y a des détails encore assez flous, mais clairement on a la signature d'Al-Qaïda ».

Selon un responsable américain sous le couvert de l'anonymat, les extrémistes se seraient donc servis du film anti-islam comme « prétexte » pour s'en prendre au consulat américain avec des lance-roquettes et des armes de petit calibre.

En revanche, le porte-parole de la Maison-Blanche a soutenu qu'il était encore trop tôt pour savoir si l'attaque avait été planifiée, tout comme d'autres responsables américains qui se sont contentés de parler d'une « attaque complexe ».

Enquête indépendante en Libye

Les autorités libyennes ont annoncé jeudi avoir créé une commission d'enquête indépendante sur l'attaque contre le consulat des États-Unis à Benghazi.

Selon, le porte-parole de la Haute Commission de sécurité du ministère de l'Intérieur, Abdelmonem Al-Horr, elle est présidée par un juge et regroupe des experts des ministères de la Justice et de l'Intérieur.

M. Al-Horr a cependant admis que l'enquête est « très compliquée » dans la mesure où la foule présente dans le périmètre du consulat n'était « pas homogène ». « Il y avait des extrémistes, de simples citoyens, des femmes, des enfants, des criminels », a-t-il ajouté.

Le président du Congrès général national de la Libye, Mohamed Al-Megaryef, a pour sa part jeté le blâme sur les partisans du régime déchu de Kadhafi autant que sur Al-Qaïda. « Ce qui s'est passé hier coïncide avec le 11 septembre et a une signification claire », a-t-il déclaré en s'excusant auprès des Américains.

Premier incident de cette ampleur depuis la chute de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, l'attaque de Benghazi illustre aussi l'incapacité des autorités à assurer la sécurité en Libye.

La réaction de Mitt Romney

En pleine campagne électorale, le candidat républicain à la présidentielle américaine de novembre 2012 n'a pas manqué de commenter le drame.

Mitt Romney a ainsi critiqué le choix de l'ambassade américaine au Caire de diffuser une déclaration condamnant « les efforts continus d'individus malavisés pour heurter les sentiments religieux des musulmans ».

Selon le candidat républicain, il est « honteux que la première réaction de l'administration Obama n'ait pas été de condamner ces attaques contre nos missions diplomatiques, mais de sympathiser avec ceux qui avaient mené les attaques, » a-t-il déclaré dans un communiqué mardi soir.

Dans un courrier électronique, le porte-parole de campagne du président sortant a quant à lui déploré qu'« au moment où les États-Unis d'Amérique sont confrontés à la mort tragique de l'un de nos officiers diplomatiques en Libye, le gouverneur Romney choisisse de lancer une attaque politique ».

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