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Marois promet la fin du conflit étudiant, mais pas la gratuité

Marois promet la fin du conflit étudiant, mais pas la gratuité

Un texte de Sophie-Hélène Lebeuf

La chef du Parti québécois (PQ), Pauline Marois, a promis lundi qu'un gouvernement péquiste mettrait un terme au conflit sur la hausse des droits de scolarité, lançant du même souffle un avertissement aux électeurs, notamment les étudiants.

Mettant en garde contre une majorité « libéralo-caquiste [qui] garder[ait] le contrôle », elle les a invités à se ranger derrière son parti. Elle prévient toutefois que la gratuité n'est pas envisageable.

Mme Marois, qui était au cégep de Sorel-Tracy, dans la circonscription de Richelieu, a répété qu'elle annulerait la hausse des droits de scolarité de 82 % sur sept ans prévue par le Parti libéral et abrogerait la loi 12 (le projet de loi 78 une fois adopté) modifiant le calendrier scolaire et encadrant les manifestations. Elle a en outre rappelé que le PQ mettrait en place, dans les 100 premiers jours de son mandat, un sommet sur l'éducation supérieure où seraient abordées l'accessibilité aux études, l'évaluation des coûts globaux des droits de scolarité, la qualité de l'enseignement et de la recherche ainsi que la gestion des universités.

Elle a réfuté l'affirmation d'un journaliste qui demandait si un tel sommet n'attiserait pas « les braises » d'un dossier qui était réglé, puisque la majorité des associations étudiantes ont voté en faveur d'un retour en classe. « C'est le feu qui dort sous la cendre », a-t-elle répondu, ajoutant qu'il ne fallait pas « avoir peur des débats ».

« Pour régler la crise, il faut un gouvernement majoritaire », a-t-elle martelé, accusant ses adversaires de privilégier « la division et la lutte aux structures plutôt que la lutte au décrochage », une allusion à la gestion du conflit étudiant par les libéraux et à la promesse caquiste d'abolir les commissions scolaires.

La chef péquiste a réitéré « la solidarité et l'admiration du Parti québécois à l'égard du mouvement étudiant ». « Je peux vous garantir que leur combat n'aura pas été vain », a-t-elle déclaré, exhortant les étudiants à « exercer leur droit de vote » et à opter pour son parti. « Je les invite à exercer ce droit démocratique, qui va nous permettre au Québec de sortir de la crise, ce qui ne serait pas le cas si l'une ou l'autre des deux autres formations politiques était choisie », a-t-elle argué.

Citant le dossier étudiant, mais aussi les dossiers des redevances minières, de l'exploitation du gaz de schiste et de l'adoption d'une loi 101, elle a répété qu'elle pourrait prendre « ces décisions immédiatement sans avoir à faire quelque entente que ce soit » si le PQ était à la tête d'un gouvernement majoritaire.

La gratuité universitaire n'est pas dans les plans du PQ

Interrogée par un journaliste anglophone, Pauline Marois a fermé la porte à la gratuité scolaire à l'université, que réclament certains étudiants et qui est notamment proposée par Québec solidaire et Option nationale.

La position du PQ, même s'il prône une indexation des droits de scolarité, est plutôt de les geler jusqu'à la tenue du sommet sur l'éducation. Si celui-ci menait à la conclusion qu'il faut hausser les droits de scolarité, la formation s'est engagée à ne pas le faire au-delà du taux d'inflation.

Quelques heures après avoir écarté la gratuité scolaire comme l'un des scénarios à l'étude advenant un gouvernement du PQ, Pauline Marois a été interpellée par trois manifestants arborant le carré rouge, mécontents de la position de la chef péquiste. L'incident n'a cependant pas perturbé les activités du parti, qui tenait un rassemblement partisan à Drummondville.

En après-midi, le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a pour sa part maintenu qu'une hausse était nécessaire, mais s'est dit prêt à discuter à la fois du montant et des modalités de sa mise en oeuvre.

Pauline Marois a par ailleurs éludé les questions sur une éventuelle coalition souverainiste ou sur la mise en veilleuse du projet souverainiste advenant l'élection d'un gouvernement péquiste minoritaire, martelant qu'elle travaillerait jusqu'au 4 septembre pour « obtenir l'appui de la population ».

« La perspective d'une coalition de tous les souverainistes au moment où nous voudrons tenir une consultation sur la souveraineté, cela, à mon point de vue, va de soi », a-t-elle ajouté, alors qu'un journaliste revenait à la charge.

La chef péquiste a également été rattrapée par les événements du week-end, alors que l'ancien premier ministre péquiste Jacques Parizeau a accordé son appui à Option nationale de Jean-Martin Aussant et le candidat péquiste dans Rosemont, Jean-François Lisée, a livré un plaidoyer en faveur de l'union des souverainistes sous le giron péquiste. Se disant « confiante » et « sereine », elle a vanté son équipe et la « solidité » de son programme, les présentant comme de bons arguments pour convaincre la population.

Elle a également commenté la décision de professeurs de l'UQAM ayant adopté une résolution faisant en sorte qu'ils pourraient refuser de donner des cours. Déplorant une loi « ignoble, contestée et critiquée par la Commission des droits et libertés », elle a dit « comprend[re] leur malaise ».

« On doit respecter les lois, si ignobles soient-elles », a cependant ajouté la leader péquiste, disant parler « comme élue et comme citoyenne qui respecte les lois ».

Pauline Marois a aussi rappelé l'ensemble de ses promesses en matière d'éducation, notamment l'instauration de la maternelle à quatre ans dans les milieux défavorisés et l'embauche de 600 professionnels supplémentaires dans les écoles primaires et secondaires.

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sophie-helene.lebeuf@radio-canada.ca

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