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Jean Charest «sent la soupe chaude», selon le chef caquiste François Legault (PHOTOS)

Jean Charest «sent la soupe chaude», selon le chef caquiste François Legault (PHOTOS)
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GATINEAU, Qc - Le chef libéral Jean Charest «sent la soupe chaude» et craint même de perdre ses bastions rouges.

C'est ce que conclut le chef de la Coalition Avenir Québec, François Legault, qui a fait campagne dans la même région que lui, dimanche, en Outaouais. C'est une des rares fois que le chef caquiste s'aventure un peu plus loin que ses régions présumées sympathiques et il a d'ailleurs dû se défendre d'ignorer certaines régions.

Adossée à la capitale fédérale, Ottawa, et peuplée de fonctionnaires fédéraux réfractaires à la souveraineté, l'Outaouais est une région traditionnellement libérale et fédéraliste. D'ailleurs, le PLQ n'a pas échappé une seule circonscription dans cette région depuis 1976. Cette année-là, il avait alors perdu Papineau par 67 votes et Hull par... deux votes.

Malgré cela, Jean Charest est allé donner un coup de pouce à ses troupes, à neuf jours du scrutin - un indice, selon François Legault, que quelque chose ne tourne pas rond au Parti libéral.

La population fédéraliste de la région «a été tenue pour acquise pendant trop longtemps et (la région) a été négligée par Jean Charest», a déclaré M. Legault, en conférence de presse devant l'hôpital de Gatineau dimanche matin. Négligée, selon lui, parce que les temps d'attente dans les hôpitaux sont pires que la moyenne, il manque de médecins, et le décrochage scolaire est plus élevé qu'ailleurs.

«Je pense que Jean Charest sent la soupe chaude, il est ici aujourd'hui, parce qu'il se dit: un instant, on risque de perdre cette région, qu'on prenait pour gagnée d'avance. Je pense que M. Charest est nerveux.»

Les députés libéraux des circonscriptions de cette région, Hull, Chapleau, Pontiac, Papineau, avaient pourtant remporté les élections de 2008 avec une avance confortable. À l'appui de la thèse de M. Legault, M. Charest est aussi passé dans un bastion libéral, Nelligan, dans l'ouest de l'île de Montréal, lui aussi dans la trentaine de circonscriptions réputées «sûres» pour le PLQ.

M. Legault courtise activement, depuis le début de la campagne, les fédéralistes et les anglophones, en répétant qu'un gouvernement caquiste renoncerait à la tenue d'un référendum pendant 10 ans.

À Gatineau dimanche, il a martelé que «jamais la CAQ ne fera la promotion de la souveraineté» et qu'un référendum serait «la pire chose pour le Québec».

«Une bonne partie de la population (en Outaouais) ne veut rien savoir d'un référendum», a-t-il dit.

Il s'est aussi défendu de diviser le vote fédéraliste entre la CAQ et le PLQ, ce qui permettrait à des candidats péquistes de se faufiler et d'être élus.

«Je pense qu'on va concourir à faire élire des caquistes. (...) J'ai bon espoir de faire élire nos cinq candidats (en Outaouais).»

Du reste le chef de la Coalition a littéralement talonné M. Charest dimanche. En après-midi, il est passé à la foire gourmande de Montebello, peu après la visite de son adversaire. M. Legault a été accueilli comme une vedette, il a serré la main d'un grand nombre d'électeurs qui l'ont encouragé. Il a même participé à un atelier culinaire au cours duquel il a épluché laborieusement... un navet.

François Legault a toutefois dû se défendre de négliger lui-même certaines régions périphériques. À un peu plus d'une semaine du scrutin, il n'a toujours pas fait campagne en Côte-Nord, aux îles-de-la-Madeleine, en Gaspésie, en Abitibi, ainsi qu'au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Curieux, pour un chef de parti qui aspire à être premier ministre du Québec, a demandé un des journalistes.

«On va probablement être dans quelques jours au Saguenay-Lac-Saint-Jean, a-t-il répondu en conférence de presse en matinée. On est allé au Bas-Saint-Laurent (...). Il reste encore neuf jours, on va faire la tournée du Québec.»

Il a rappelé qu'il avait visité les 17 régions administratives du Québec avant le début de la campagne.

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François Legault en campagne

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