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Le plongeur François Imbeau-Dulac a changé son approche de la compétition

Le plongeur François Imbeau-Dulac a changé son approche de la compétition

MONTRÉAL - Il y a quelques mois à peine, le plongeur François Imbeau-Dulac n'aurait pas parié sur ses chances de participer aux Jeux olympiques de Londres. Non pas qu'il doutait d'avoir le talent qu'il faut. Mais c'était son approche mentale de la compétition qui était son principal handicap.

Mais le spécialiste en préparation mentale qui aide les membres de l'équipe canadienne de plongeon a fait des miracles avec Imbeau-Dulac. À un point tel que l'athlète de 21 ans prendra part à l'épreuve olympique au tremplin de 3 mètres aux Jeux de Londres.

«Il y a quelques mois, j'étais considéré comme mon pire ennemi, avoue Imbeau-Dulac, de Saint-Lazare. Mentalement, je pouvais me dire des choses qui avaient des effets destructeurs sur ma performance. J'ai énormément travaillé cet aspect au cours de la dernière année.

«Grâce à l'aide de mon préparateur mental, j'ai changé mon attitude à l'entraînement et en compétitions. Désormais, quand j'arrive sur le tremplin, je suis en contrôle de ce que je fais. Je peux enfin dire que je trouve agréable de compétitionner et de démontrer ce que je suis capable de faire. Je vois la compétition de façon plus positive.»

Son entraîneur au club CAMO, Aaron Dziver, souligne que le plongeur se connaît maintenant mieux mais qu'il lui faudra toujours travailler cet aspect de sa personnalité.

Pour s'assurer sa sélection olympique, Imbeau-Dulac a créé la surprise aux essais de l'équipe canadienne de plongeon en mai dernier lorsqu'il a devancé l'olympien Reuben Ross. Pas question toutefois de mettre la barre trop haute pour sa première aventure olympique.

«Ça va être une expérience incroyable. J'ai 21 ans et je compte faire les Jeux de Rio (2016), et peut-être ceux de 2020. Pour moi, ça va me donner la possibilité d'apprendre à gérer le stress et l'ambiance de cette compétition. C'est une grosse étape dans ma carrière de plongeur.

«Je refuse toutefois de me fixer un objectif en terme de classement ou de pointage. Je veux offrir la meilleure performance dont je suis capable, tirer profit de cette expérience en vue des Jeux de 2016, où je pourrai viser quelque chose de plus élevé.»

Un plongeur acrobatique

De l'aveu de Dziver, Imbeau-Dulac est un plongeur au style acrobatique.

«Il saute très haut sur le tremplin pour ses sauts d'appel et il adore aussi faire des vrilles, ce qui peut contribuer à impressionner les juges.»

Récemment, il a d'ailleurs ajouté à sa liste un plongeon avec un gros coefficient de difficultés (3,9), un double périlleux et demi avec trois vrilles. Il entend l'exécuter à Londres.

Son style a peut-être été influencé par le sport qu'il aurait aimé pratiquer plus jeune.

«Au début, je voulais faire de la gymnastique. Mes parents ont estimé que c'était trop dangeureux et ils ont plutôt décidé de m'inscrire en plongeon. Au début, je n'étais pas très content de leur choix mais, après quelques semaines d'essais, j'ai commencé à adorer ça. J'aimais me retrouver dans l'eau plus jeune. Alors, les sports aquatiques étaient fait pour moi.»

Il a commencé à croire qu'il pourrait accomplir quelque chose de bien en plongeon quand il a participé aux Jeux du Québec à Rimouski en 2001.

En 2007, il a dû faire un choix déchirant quand il a délaissé la tour de 10 mètres pour se consacrer au tremplin de 3 mètres.

«Ce choix s'est imposé à la suite d'une blessure. Je voulais absolument continuer à la tour mais on a réalisé qu'avec ma blessure et le type de plongeur que j'étais, c'était préférable d'aller au 3 mètres. C'était un choc, je n'étais pas très content. Mais j'ai appris à aimer le tremplin de 3 mètres.»

Imbeau-Dulac s'estime privilégié de participer à ses premiers Jeux olympiques aux côtés de son coéquipier Alexandre Despatie, qui en sera lui à ses quatrièmes et derniers jeux.

«C'est mon idole. Je l'ai vu gagner ses médailles aux Jeux de 2004 et 2008 et, pour moi, c'est vraiment quelque chose de savoir que je vais plonger avec lui aux Olympiques. C'est vraiment un rêve devenu réalité.»

Il voue également beaucoup d'admiration à l'autre tête d'affiche de l'équipe canadienne de plongeon, Émilie Heymans.

«Mon plus beau souvenir des jeux demeure la médaille d'argent d'Émilie à la tour en 2008. Quand j'ai vu le résultat, j'en avais les larmes aux yeux. Émilie, c'est une personne que j'apprécie beaucoup. J'aime m'entraîner en sa compagnie, elle m'aide beaucoup.»

Mais c'est dans une autre discipline, un sport d'hiver de surcroît, qu'il a trouvé l'athlète qui est une source d'inspiration pour lui. Il s'agit du patineur artistique français Florent Amodio, vainqueur des championnats européens en 2011.

«J'adore le patinage artistique et pour moi Florent Amodio est un des plus grands athlètes. Pourquoi? Du moment où il saute sur la glace, il reste la même personne. Il a du charme, une façon de révéler sa personnalité sur la patinoire. Je pense que c'est ce qui est aussi important de faire en plongeon et dans tous les autres sports, de demeurer soi-même et d'apprécier chaque moment. Chaque fois que je le vois offrir une performance, je vois ça en lui. Il profite de chaque moment. Je cherche à faire comme lui et à apprécier chaque moment, à faire de mon mieux de tout mon coeur.»

Outre le plongeon, Imbeau-Dulac a une autre passion dans la vie: les concours canins.

«Dans ma famille, on adore les animaux. Nous participons à des compétitions canines avec notre épagneul springer anglais et notre bouvier des Flandres. C'est encore plus stressant que lorsque je plonge. Car je n'ai aucun contrôle, c'est seulement le chien et le juge. J'aime bien l'adrénaline que ça me procure. Je pourrais en faire toutes les fins de semaine. C'est une autre façon d'exploiter cet esprit compétitif qui est en moi.»

Il y a fort à parier qu'il pourra aussi satisfaire ce trait de personnalité sur les tremplins pour de nombreuses années encore.

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