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Élections estivales: peut-être la dernière chance de Jean Charest

L'été, c'est fait pour.. voter!
PC

Alors qu’ils reviendront tout juste de vacances, les Québécois devront vraisemblablement prendre le chemin des urnes.

Plusieurs sources indiquent que le premier ministre Jean Charest se prépare à une élection le mardi 4 septembre, au lendemain de la Fête du travail. L’annonce mercredi du retrait de la vie politique de Norm MacMillan, un vétéran chez les libéraux, accrédite la thèse d’un scrutin estival. MacMillan lui-même a admis qu’on lui a demandé de devancer son annonce de plusieurs semaines en raison d’élections imminentes, même s’il en ignore la date.

Les nouvelles rumeurs éclipsent celles qui prévoyaient un scrutin le 17 septembre, le jour même de la reprise des travaux de la commission Charbonneau sur l’industrie de la construction.

La commission risque d’ailleurs de devenir très embarrassante pour les libéraux, et Jean Charest souhaite évidemment éviter une contamination de sa campagne. Il n’a pourtant pas l’obligation de déclencher un scrutin avant la fin de 2013, mais puisque la commission Charbonneau risque d’étirer ses audiences jusque-là, le premier ministre a peu de marge de manœuvre.

Si Jean Charest n’appelle pas les Québécois aux urnes avant la reprise des travaux de la commission, il devrait le faire au milieu des témoignages ou à l’issue de ceux-ci – ce qui pourrait placer son parti dans une position de défaite.

Mais il y a aussi des raisons de préférer un scrutin le 4 septembre plutôt que le 17. Une campagne débutant la première semaine d’août écarterait le retour des étudiants en classe pour quelques semaines, tandis qu’une campagne débutant à la mi-août tomberait au milieu d’une rentrée scolaire probablement perturbée.

De plus, une élection plus tardive donnerait plus de temps aux citoyens de se brancher, chose dont un gouvernement en place depuis neuf ans peut bien se passer.

Devancer l’élection au 4 septembre nuirait aussi à la préparation des adversaires de Jean Charest. Les rumeurs persistantes depuis un an ont certes permis aux partis d’opposition de fourbir leurs armes, mais il n’y a aucun doute que la Coalition Avenir Québec de François Legault ne cracherait pas sur quelques semaines supplémentaires pour tenter de ressusciter dans les sondages.

Lorsque la CAQ trônait au sommet des intentions de vote, plus tôt cette année, elle pouvait attirer de bonnes candidatures. Maintenant troisième derrière le PQ et le PLQ, François Legault connaît beaucoup plus de difficultés à recruter des candidats de prestige.

Les libéraux, eux, croient surtout pouvoir profiter des protestations étudiantes contre la hausse des droits de scolarité. Ils ont résolument décidé de se placer à droite de l’échiquier sur la question, prenant plaisir à dépeindre la chef péquiste Pauline Marois comme sympathique aux perturbations dans les rues. Mais si le conflit étudiant perdure et que Jean Charest est incapable d’y mettre fin, l’enjeu pourrait se retourner contre lui et donner une raison de plus aux électeurs de le mettre à la porte.

Et les étudiants ne lui rendront pas la tâche facile. L’association étudiante la plus radicale, la CLASSE, prévoit une tournée à travers la province tout l’été, tandis que les autres associations promettent de tout faire en leur pouvoir pour sortir le vote anti-Charest, particulièrement dans les circonscriptions où les résultats s’annoncent serrés. Même si les associations étudiantes n’appuieront officiellement aucun parti, leurs efforts profiteront nécessairement au Parti québécois.

Si les changements d’humeur graduels de l’électorat profitent habituellement au parti au pouvoir, il est loin d’être assuré qu’une élection estivale sera à l’avantage des libéraux. Le beau temps n’a pas toujours découragé les électeurs de se rendre aux urnes.

Cependant, les sondages permettent encore à Jean Charest d’espérer une victoire. Un scrutin hâtif en septembre pourrait donc être son occasion ultime.

Éric Grenier est l’auteur de ThreeHundredEight.com, un blogue dédié à l’actualité politique, aux sondages, et aux tendances électorales.

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