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Miles Smiles: un hommage énergique des anciens musiciens de Miles Davis (PHOTOS)

Le sourire de Miles Davis (PHOTOS)
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Le supergroupe de stars du jazz Miles Smiles, qui renferme des anciens compagnons de route ou encore des musiciens ayant été formés par le célèbre compositeur et interprète américain Miles Davis, était sur la scène du Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, lundi soir.

Le trompettiste Wallace Roney (l’hériter musical de Miles Davis), le saxophoniste Bill Evans, l’organiste Joey De Francesco, le guitariste Larry Coryell, le bassiste Darryl Jones et le batteur Omar Hakim se sont mis d’accord pour faire de ce concert-événement un énergique voyage hommage à la période électrique du maître incontesté de la trompette.

Plus de 20 ans après sa mort, l’étoile de Davis continue de rayonner avec force. Dans la salle assez bien remplie du Théâtre, les spectateurs sont captivés par les premières mesures du trompettiste Roney, situé légèrement en avant-scène pour l'ouverture du spectacle. Ce dernier, sans détour, envoie une généreuse dose de vent qui nous recule irrémédiablement dans le temps.

Sans se faire prier, Hakim et Jones suivent le rythme. Au B3 Hammond, Joey De Francesco lance quelques sourires bien sentis à ses acolytes tout en balançant milles notes au clavier. À son tour, Evans enchaîne alors que Roney se retire lentement de la scène (il en sera ainsi une dizaine de fois durant le concert). Il reviendra quelques minutes plus tard pour livrer sa prochaine partition. Déjà, ça groove pas mal. L’ambiance est plaisante.

D’entrée de jeu, les deux musiciens de cuivre offre une remarquable prestation, à la fois cérébrale et passionnée. Travail qui sera hautement agrémenté par les folles prouesses du guitariste et du pianiste tout le long du spectacle. Néanmoins très solides, les joueurs de batterie et de basse ce seront faits quand à eux un peu plus discrets (le terme est mal employé).

Quelque 15 minutes auront passé et le premier morceau, truffé d’orchestrations et de solos improvisés, n’est toujours pas terminé. C’est maintenant Larry Coryell qui est en feu, au grand plaisir du saxophoniste qui rit de bon cœur devant la virtuosité de son camarade. Omar Hakim aussi à le sourire fendu jusqu’aux oreilles. Visiblement, les six comparses s’amusent comme de petits géants. Généreux applaudissements pour cette contagieuse et funky énergie.

Plus tard, viendront des lignes sombres et mélodiques d’une trompette qui souvent hypnotise. Assis (mais souvent debout) dans une position des plus décontractées, Coryell revient à la charge avec des riffs déchainés. L’ensemble musical finit par accélérer pour retrouver de nouveau une facture assez costaude mais accrocheuse grâce aux ingénieux arrangements. Malgré les folies techniques de part et d’autre, c’est un vrai party de complicité. On a qu’à penser au morceau intitulé « Maze » pour s’en convaincre. Interprétée avant la généreuse ovation et le rappel, cette pièce extrêmement vivante sera un des moments forts de la soirée.

On aura compris, ces six monstres du jazz n’allaient pas se contenter de copier la musique de Miles Davis. Ils l’ont plutôt absorbée pour en faire ensuite leur propre musique, à leur manière, sorte de travail hybride alliant les inspirations du passé et celle du présent. Du jazz joué à fond de train par des gars qui désirent pousser en avant la création tout en apposant leur griffe dans le travail de l’un des plus grands.

Est-ce la meilleure façon d’incarner l’œuvre de Miles Davis ? Oui pour la vivacité, l’audace et la spontanéité, non pour tout l’immense part du répertoire qui a été mise de côté, de manière assumée.

Au final, qualifions ce concert d’imparfaitement génial.

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