«Ce soir, c’est pour vous que je chante, avec la fierté de vous porter à bout de bras. Je chante pour la vie, pour la paix, pour l’un des plus beaux festivals du Québec»
Faisant fi de ce que la Gaspésie a de plus déconcertant à offrir, un mois de juin dans lequel on a l'impression de vivre les quatre saisons simutanément et un Festival en chanson des plus chaleureux, les gens de Petite-Vallée ont eu l'opportunité de faire plus ample connaissance avec leur muse hier soir.
Accompagnée de son fidèle piano et de quelques invités d’envergure, la chanteuse s’est approprié un public déjà conquis d’avance.
Toute en voix, faisant balader ses doigts tantôt frénétiquement tantôt langoureusement sur les touches d’ivoire, l’artiste a livré une quinzaine de titres avec, tour à tour, des invités venus sublimer la soirée avec des chansons tirées de ses trois albums.
Que ce soit avec Marie-Pierre Arthur, qui ne pouvait s’empêcher de mimer ses habituels mouvements de guitare, Daniel Lavoie, dont la puissance de voix était à son apogée, ou bien avec son passeur et bon ami Michel Fugain, qui s’est fait plutôt discret lors de son duo avec la dame de la soirée, tout était dans le ton: intimiste, avec juste assez de folie pour rassasier les âmes.
Quant à Émile Proulx-Cloutier, il aura donné l’un des meilleurs moments de la soirée... Tout juste avant Moran, venu poser sa voix sur celle de sa douce pour qui il a d’ailleurs largement contribué à l’écriture du dernier album, «Le désert des solitudes».
Zones extrêmes
Si l’on peut affirmer que Catherine Major est une artiste d’une classe à part, ceux dont la douce folie épouse admirablement le talent de mélodiste et d’auteur, il en va de même pour sa personnalité et sa présence sur scène. Sans toutefois être aussi impénétrable que l’homme qui partage sa vie, l’on a l’impression qu’elle se maintient perpétuellement dans les zones d'émotions extrêmes. Pour elle, les zones grises n'existent pas.
Très généreuse, elle a fait jeudi soir de nombreuses confidences et a raconté nombre d’anecdotes tirées de sa vie aux gens présents dans la salle. Elle a connu de difficiles moments après la naissance de sa fille, âgée de deux ans et demi, ce qui l’a menée à la genèse de nouvelles pièces. Il fallait voir le public suspendu à ses lèvres quand elle a raconté comment une simple soirée en amoureux a tourné à la catastrophe, puisqu’elle s’est retrouvée à rentrer chez-elle à pied par moins vingt degrés Celsius.
En plus d’interpréter «La voix humaine», «Tape dans ton dos», et «Ourse», la magnifique «Un blanc sur ma mémoire», le fruit d’un séjour avec une famille d’Haïtiens de Saint-Michel, à Montréal, après le terrible tremblement de terre, a été l’un des moments les plus réussis et touchants de la soirée.
«Depuis que je suis ici, je braille à tous les vents. J’ai l’impression d’être dans ma famille», a-t-elle dit le plus simplement du monde.
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