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Nokia supprime 10.000 postes dans le monde... et la Bourse n'apprécie pas

La Bourse n'apprécierait-elle plus les licenciements?
AFP

ECONOMIE - C'est à se demander si les marchés financiers ne vont pas se réconcilier avec le citoyen lambda. En effet, la Bourse n'a pas vraiment apprécié l'annonce du groupe finlandais Nokia, un des plus gros fabricants de téléphones mobiles, de supprimer jusqu'à 10.000 emplois dans le monde d'ici fin 2013 dans le cadre de nouvelles mesures de réduction de coûts. En tout, depuis deux ans, le nombre de suppressions de postes annoncées atteint 14.000.

"Ces réductions (d'effectifs) prévues sont une conséquence difficile des mesures que nous pensons devoir prendre pour assurer la compétitivité à long terme de Nokia", a affirmé le directeur général du groupe Stephen Elop dans un communiqué. L'équipementier téléphonique va fermer ses sites au Canada et en Allemagne. Seule la R&D (recherche et développement) restera dans le pays d'origine de Nokia, la Finlande.

La Bourse sanctionne

Les investisseurs ont immédiatement sanctionné le titre en Bourse, qui plongeait de 7,21%, à 2,79 dollars ce jeudi 14 juin peu après 10 heures, heure française. Et même de 8,42% à 10h45 (cliquez ici pour accéder au cours en direct).

Pourquoi cette annonce a été sanctionnée, alors que les investisseurs ont plutôt tendance à saluer les plans sociaux? Parce que, d'une part, Nokia en a profité pour réviser à la baisse ses objectifs pour le deuxième trimestre. Et, d'autre part, l'étendue de ce nouveau plan social témoigne plus des difficultés de Nokia à se redresser que d'un véritable tournant stratégique capable de redresser l'entreprise.

Les plans sociaux ne séduisent plus...

Auparavant, tout était plus simple: il suffisait d'annoncer un bon plan social de quelques milliers de personnes pour que le cours de Bourse grimpe en flèche. Il faut dire que les cinq ou six années qui ont précédé la crise financière, les entreprises n'avaient jamais autant dégagé de bénéfices. On a trouvé depuis un mot pour ces plans sociaux destinés à faire plaisir à l'actionnaire: les licenciements boursiers.

Aujourd'hui, ce n'est plus aussi simple. Les plans sociaux massifs masquent bien souvent une incapacité à trouver d'autres solutions, d'autres relais de croissance, d'autres marchés sur lesquels s'implanter, etc. Une vague de licenciements ou de suppressions de postes est donc de plus en plus considéré par les investisseurs comme un aveu d'impuissance. Yahoo, par exemple, lorsqu'il a confirmé la suppression de 2000 postes dans le monde, soit 14% des effectifs, le 5 avril dernier a vu son cours chuter le même jour de 1.34%. C'est également le cas de Sony qui a dévissé de 7,8% le jour de l'annonce de 10.000 licenciements dans ses effectifs.

Situation critique de Nokia

La situation de Nokia constitue toutefois un cas très particulier. Le fabricant de téléphone a reconnu cette année avoir perdu sa place de numéro un mondial des téléphones mobiles, position qu'il occupait depuis 14 ans, et qui a entamé une phase de restructuration, a indiqué qu'il devrait mettre en oeuvre des mesures de réduction de coûts beaucoup plus importantes que prévu.

"En plus des économies de coûts pour un montant de 700 millions d'euros annoncées à la fin du premier trimestre 2012, l'entreprise vise désormais des charges de restructuration supplémentaire d'environ 1,6 milliard d'euros d'ici à la fin 2013", a souligné le groupe. Nokia a ajouté qu'il continuera à "évaluer attentivement certains actifs non stratégiques" et a confirmé les informations selon lesquelles il pourrait céder sa marque de luxe Vertu au fonds EQT VI.

Des départs sont également prévus pour sanctionner la stratégie menée jusqu'ici: le directeur marketing Jerri DeVard, la vice-présidente des téléphones mobiles Mary McDowell et le responsable des marchés Niklas Savander vont bientôt faire la valise.

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