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Grèce: réunions de la dernière chance pour tenter de former un gouvernement

Grèce: réunions de la dernière chance...
AFP

ATHENS, Greece - Le président grec Carolos Papoulias a convoqué des réunions de la dernière chance dimanche avec les responsables principaux partis dans une ultime tentative pour former un gouvernement de coalition après les législatives du 6 mai. En cas d'échec, les électeurs devront retourner aux urnes.

Le bureau du président a annoncé samedi que le chef de l'Etat rencontrerait d'abord les chefs des trois partis arrivés en tête lors du scrutin de dimanche dernier: le parti conservateur Nouvelle démocratie (ND), la coalition d'extrême gauche anti-austérité Syriza et le Parti socialiste (PASOK).

Antonis Samaras, Alexis Tsipras et Evangelos Venizelos ont tour à tour échoué cette semaine à former un gouvernement. Dernier à jeter l'éponge, l'ancien ministre socialiste Venizelos a rendu samedi au président le mandat qu'il lui avait confié.

Après ces premiers entretiens, M. Papoulias rencontrera ensuite individuellement les responsables des quatre autres partis qui ont récolté suffisamment de suffrages pour être représentés à la Chambre des députés. Il s'agit des Grecs indépendants (droite nationaliste), du Parti communiste, d'Aube dorée (extrême droite) et de la Gauche démocrate (centre-gauche).

Ce format permettra au président de faire participer tout le monde aux négociations, Alexis Tsipras ayant menacé de boycotter les discussions s'il devait s'asseoir à la même table que le chef de l'Aube dorée, Nikos Michaloliakos.

En théorie, les discussions de M. Papoulias avec les responsables des partis pourraient se poursuivre jusqu'à la date de la séance inaugurale de la nouvelle assemblée, le 17 mai prochain. Mais en pratique, le passé montre qu'ils ne devraient durer que deux à trois jours, a expliqué à l'Associated Press Georges Katrougalos, professeur de droit constitutionnel. Il est aussi possible que dès dimanche, ils aboutissent à une impasse.

Si le président Papoulias n'arrive pas à favoriser la conclusion d'un accord de coalition, la Grèce devra organiser de nouvelles élections le mois prochain, vraisemblablement le 10 ou le 17 juin.

Cette crise politique s'ajoute à la crise de la dette, qui a contraint le pays à prendre des mesures d'austérité drastiques en échange d'une aide internationale destinée à lui éviter la faillite.

Depuis mai 2010, la Grèce a obtenu deux plans de sauvegarde de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) pour quelque 240 milliards d'euros. Mais les réformes et coupes budgétaires réclamées en contrepartie pèsent lourdement sur la population alors que la Grèce s'est enfoncée dans une longue récession.

Lors des législatives du 6 mai, les électeurs ont sanctionné les grands partis traditionnels qui avaient soutenu les plans de sauvegarde, Nouvelle démocratie et le PASOK, alors que les formations opposées à l'austérité, comme Syriza, faisaient une percée remarquée.

L'effondrement des partis de gouvernement et la montée des extrêmes ont conduit à un morcellement du nouveau Parlement, qui rend quasiment impossible la formation d'une coalition. Une impasse politique qui fait planer l'incertitude sur la poursuite des versements de l'aide internationale et sur le maintien même de la Grèce au sein de la zone euro.

Alexis Tsipras, dont le parti est arrivé en deuxième position, a fait campagne contre l'austérité. Il maintient que le prochain gouvernement, quel qu'il soit, devra annuler les engagements pris par Athènes dans le cadre des plans de sauvegarde, arguant qu'ils sont trop lourds et privent l'économie grecque de toute chance de reprise. Une position dénoncée par les responsables du PASOK et de Nouvelle démocratie, qui brandissent la menace d'une catastrophe qui entraînerait la sortie de la Grèce de la zone euro.

La possibilité d'une coalition entre ND, le PASOK et la Gauche démocrate de Fotis Kouvelis, en position stratégique avec 19 sièges, a été écartée, ces trois partis estimant qu'ils ne peuvent s'associer sans le soutien de Syriza, devenue la deuxième force politique du pays. Mais Alexis Tsipras campe sur ses positions.

Le dernier sondage publié samedi par le journal financier "O Kosmos tou Ependyti" (Le monde de l'investissement) confirme la montée en puissance de Syriza, qui pourrait prendre la première place en cas de nouvelles élections, alors que les grands partis amélioreraient aussi leur score.

Le parti d'extrême gauche est crédité de 25,5% des intentions de vote en cas de nouveau scrutin, alors qu'il a récolté 16,8% des voix le 6 mai. ND serait reléguée à la deuxième place, avec 21,7% des intentions de vote (plus que les 18,9% du 6 mai) et le PASOK resterait troisième avec 14,6% contre 13,2% le 6 mai. Les communistes (5,3% contre 8,5% le 6 mai) et Aube dorée (4,8% contre 7 ne confirmeraient pas leurs scores, alors que les Grecs indépendants resteraient stables (10,5% contre 10,6%). AP

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