Le gouvernement conservateur change les règles pour les détenus qui travaillent pendant leur incarcération en les faisant payer plus cher leur logement et leurs repas.
À l'heure actuelle, les détenus reçoivent entre 10 $ et 69 $ pour 10 jours de travail. Ceux qui reçoivent le maximum peuvent payer jusqu'à 25 $ par semaine en frais de logement et repas.
Dès l'an prochain, tous ceux qui reçoivent plus de 52 $ pour deux semaines devront en verser 30 % pour payer leur logement et leurs repas. En dollars, cela correspond à un montant de 1,58 $ à 2,08 $ par jour pour le coût du logement, des repas et des services publics.
Selon le sénateur conservateur Jean-Guy Dagenais, présent lors de l'annonce, cela correspond davantage à la réalité des Canadiens en général. Avec cette mesure, Ottawa prévoit économiser 4 millions de dollars par année.
Le ministre de la Sécurité publique, Vic Toews, estime que la mesure servira à responsabiliser davantage les détenus. « Trop souvent, des victimes nous ont affirmé avoir le sentiment que les criminels ont tous les droits. Nous les avons écoutées. Depuis son arrivée au pouvoir, notre gouvernement a travaillé fort afin de rétablir l'équilibre au sein de notre système de justice pénale », a déclaré le ministre Toews.
Autres économies
Vic Toews a également annoncé quatre autres mesures qui feront économiser quelque 5 millions de dollars aux services correctionnels.
- L'élimination des « primes de rendement » versées aux détenus travaillant dans des installations de CORCAN;
- La simplification et l'uniformisation du processus d'achats des effets personnels des détenus auprès de fournisseurs de l'extérieur;
- Le transfert de la gestion de toutes les cantines des établissements aux comités de détenus;
- Le transfert des coûts liés à l'administration du système téléphonique aux détenus.
Le ministre Toews a souligné qu'au total, l'ensemble des mesures annoncées aujourd'hui « permettront aux contribuables d'économiser plus de dix millions de dollars annuellement à partir de maintenant ».
Pour l'opposition néo-démocrate, le gouvernement va à l'encontre de ses objectifs à des fins politiques. « Au lieu d'avoir une approche équilibrée, entre la répression et la réhabilitation, ce sont des gestes bêtes qui sont en train d'être posés pour faire plaisir à leur base réformiste », a-t-il commenté.