Un premier vol commercial actionné par du biocarburant, issu d'une plante de la famille du brocoli, a été effectué mardi. L'avion de la compagnie Porter a fait l'aller-retour entre Toronto et Ottawa.
Pour la première fois au Canada, un avion de passagers a été propulsé en grande partie par des plantes (50% plante, 50% carburant ordinaire).
Le biocarburant, qui est fabriqué à partir de caméline, n'est produit qu'en petite quantité. Il coûte 10 fois plus cher que le kérosène.
Le président de Porter, Robert Deluce, explique cependant qu'il ne s'agit que d'une démonstration. À l'étranger, plusieurs compagnies procèdent à des démonstrations similaires.
Selon le professeur associé à l'Institut d'études aérospatiales de l'Université de Toronto, Adam Steinberg, il s'agit d'une stratégie de marketing. Il croit aussi que ces entreprises veulent prouver aux gouvernements qu'il est rentable d'investir dans les biocarburants.
Le directeur de Greenpeace au Québec, Éric Darier, s'inquiète toutefois des conséquences de l'expansion des cultures de caméline. Il croit que les promoteurs de cette idée devraient fournir plus d'information sur les quantités qui sont nécessaires pour faire voler un avion, « la surface nécessaire d'une telle culture pour faire un aller-retour Montréal-Toronto », donne-t-il pour exemple.
Éric Darier rappelle que la quantité de terres arables disponibles pour l'agriculture est limitée.