Les tailles cintrées, les tissus raffinés et les robes aux coupes ajustées qui célèbrent la féminité ont caractérisé les défilés de cette deuxième journée de la Semaine de la mode de Montréal (SMM).
Les rigueurs de l'hiver ne sauraient évincer les robes, les jupes et les tuniques des gardes robes. Ces pièces composent en effet la majorité des collections d'Annie 50, de Dinh Ba design et d'Ève Gravel. Les jambes et les épaules se dévoilent ainsi complètement, ou alors sous le couvert d'une dentelle, d'un tissu translucide. Les vêtements soulignent également les courbes et insistent sur la taille, qui se pare presque toujours d'une ceinture. De cuir ou de tissu, d'une teinte neutre, celle-ci complète les ensembles, particulièrement dans la collection de Dinh Bà.
Un esprit «rétro» et une facture classique ont été mis de l'avant par les trois designers. Les créatrices d'Annie 50 sont restées fidèles aux allures romantiques qui les caractérisent. Si elles ont délaissé le rouge, c'est pour mieux explorer les teintes de vert et d'orangé ainsi que les oppositions de blanc et de noir. La saison automne-hiver marque aussi le retour en force des pois pour Annie 50. Les motifs se font également plus discrets : ils tiennent plus de la ligne que du dessin. Ils se transforment d'ailleurs en carreaux et en formes géométriques sous le tracé d'Ève Gravel.
Pareillement, Dinh Bà semble avoir puisé son inspiration dans les styles surannés du siècle dernier. La femme fatale des romans noirs, avec ce qu'elle possède de sensualité et de cette beauté un peu tragique, a dominé son défilé. Le premier morceau à avoir été présenté, une longue robe très ajustée au tissu chatoyant, agrémenté d'un large col de fourrure bourgogne, témoignait bien de l'influence des années trente. Les gants au coude, les imprimés léopard et les paillettes ont également apporté une touche très «glamour» à sa collection.