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Procès sex toys contre familles catholiques: ambiance surréaliste au tribunal

Les sex toys font vibrer le tribunal
AFP

Familles catholiques contre vibromasseurs: l'ambiance était surréaliste mercredi au tribunal correctionnel de Paris, saisi par deux associations qui veulent faire interdire une boutique de sex toys située à proximité d'une école.

En jeu, l'application d'une loi sur la protection de l'enfance de 1987, réformée en 2007, qui interdit "l'installation à moins de 200 mètres d'un établissement d'enseignement, d'un établissement dont l'activité est la vente (...) d'objets à caractère pornographique".

Mais il y a un hic : le texte omet de préciser ce qu'est un "objet pornographique".

Pour la Confédération nationale des associations familiales catholiques (CNAFC) et l'association CLER Amour et Famille, le "Love shop" situé au 69 rue Saint-Martin à Paris, à 90 m de l'école élémentaire et du collège Saint-Merri, enfreint la loi. Les sex toys qui y sont vendus seraient en effet "des objets pornographiques".

"Il n'y a pas la vertu d'un côté et le vice de l'autre"

En trois ans, jamais aucun parent n'a pourtant porté plainte contre la boutique, dont la vitrine, discrète, ne présente aucun sex toy, fait remarquer Me Richard Malka, qui défend le gérant, Nicolas Busnel. "Il n'y a pas la vertu d'un côté et le vice de l'autre", met-il en garde.

La bataille semble pourtant bien mal engagée, car la présidente de la 10e chambre, Florence Schmidt-Pariset, est manifestement horripilée de devoir examiner cette affaire à connotation sexuelle.

Durant les quatres heures d'audience, la magistrate ne masque pas son agacement : froncement de sourcils, remarques désobligeantes, elle va jusqu'à ignorer le prévenu, dont elle élude l'audition. Et quand on lui rappelle qu'il y a trois témoins à entendre, la réplique fuse : "Ici, on n'est pas aux Etats-Unis".

Sous son aspect ludique, la question posée est pourtant d'importance : si les sex toys sont considérés comme "pornographiques", et non seulement "érotiques", ils n'auront plus droit de cité dans la capitale.

Car, avertit Me Malka, si on applique la règle des 200 mètres, "les seuls endroits où on pourrait encore installer ce type de commerce à Paris seraient les cimetières, les parcs et les voies ferrées".

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