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Quatre résolutions pour être en affaires en 2015

Le moment est propice pour prendre de traditionnelles résolutions à l'aube d'une nouvelle année. Voici donc trois résolutions que nous soumettons à la classe politique, accompagnées d'une résolution pour le monde des affaires.
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Alors qu'une année particulièrement chargée s'achève et que le ralentissement normal des activités parlementaires et gouvernementales permettra à la plupart d'entre nous de prendre quelques jours de repos bien mérités pendant la période des Fêtes, le moment est propice pour prendre de traditionnelles résolutions à l'aube d'une nouvelle année. Voici donc trois résolutions que nous soumettons à la classe politique, accompagnées d'une résolution pour le monde des affaires.

-Résolution 1 : dire la vérité (ou parler-vrai) pour rompre avec le climat d'incertitude

Il est possible de maintenir un discours empreint de réalisme, d'honnêteté et en appeler au sens des responsabilités. Il faut que certains intervenants cessent de leurrer la population en lui faisant croire que le modèle québécois peut tout permettre. Au fil des ans, le Québec s'est doté de programmes souvent plus généreux que les autres provinces, même s'il n'en avait pas la capacité financière. La réalité est que si l'on ne réussit pas à payer aujourd'hui les dépenses de l'État, d'où notre situation de déficit structurel, ce sont les générations futures qui devront le faire.

De plus en plus de personnes réalisent que le gouvernement ne peut pas tout faire - et en fait sans doute trop - compte tenu de ses moyens; à preuve, les déficits persistants et la dette élevée du gouvernement, et ce, malgré des taux d'imposition élevés. D'ailleurs, la population n'est pas dupe, il existe une majorité de personnes que l'on entend souvent le moins, étouffées par le poids de la fiscalité, qui réclament du changement, mais dont la voix ne peut se faire aussi tonitruante que d'autres sur la place publique.

-Résolution 2 : dévoiler un plan de match économique dirigé vers le long terme

Il faut que certains intervenants cessent d'évoquer le mot « austérité ». Alors que les décisions difficiles sont surtout une question de rigueur, utiliser l'expression austérité ad nauseam c'est miner la confiance; c'est anxiogène et ça fait fuir le monde, et, souvent au passage, on en oublie de parler de vision, de réalisations et de projets. Il faut inspirer à nouveau la confiance et offrir une vision garante de stabilité à long terme pour mieux stimuler l'investissement.

Rappelons que, s'il est vrai que le taux d'imposition des entreprises est relativement avantageux par rapport à nos voisins, les cotisations des employeurs sur la masse salariale, qui servent à financer certains programmes (CSST, RQAP, RRQ, etc.), demeurent 30 % plus élevées qu'en Ontario et 45 % plus élevées que la moyenne canadienne. Lorsque l'on tient compte de l'ensemble du fardeau fiscal supporté par les entreprises au Québec, la fiscalité des entreprises est ainsi près de deux fois plus élevée que celle des autres provinces. Cette lourdeur fiscale prévaut aussi du côté de la fiscalité des individus. Ce n'est d'ailleurs pas nous qui le disons, c'est la documentation du ministère des Finances du Québec elle-même. À ce niveau de marge de manœuvre, la confiance ne tient qu'à un fil si l'on ajoute à cela un climat d'incertitude. La clé de notre attractivité repose sur la prévisibilité et la stabilité de notre environnement d'affaires (réglementation, fiscalité, etc.).

-Résolution 3 : dialoguer oui, négocier oui, mais finir le travail!

Dire ce que l'on va faire c'est bien, mais faire ce que l'on a dit, c'est encore mieux. Prenons le cas des projets de restructuration des réseaux de la santé, de l'éducation ou des garderies. Trop souvent dans l'histoire du Québec, ces réformes se sont arrêtées en chemin, avant même d'avoir pu atteindre les résultats souhaités, en se butant notamment à des débats de structure. Il importe que ces exercices soient réalisés jusqu'au bout en fonction de résultats concrets et mesurables, dans l'intérêt des enfants, des parents, des étudiants, des patients et des contribuables.

Le tissu social d'une société est fondé sur une valeur importante : la solidarité sociale. Pour que cette solidarité ne s'effrite pas, et pour que les citoyens continuent d'accepter de bon gré de payer les taxes, les impôts et les tarifs pour financer les programmes publics, il faut s'assurer de leur efficience. Du côté des programmes gouvernementaux, le gouvernement doit donc s'assurer que ses programmes sont toujours pertinents, qu'ils sont administrés efficacement en prévenant les abus dans l'utilisation des services publics, que leur mode de livraison est le plus économique possible, que leur financement est adéquat et correspond à la capacité de payer des contribuables, et qu'ils font l'objet d'une évaluation continue.

-Résolution du monde des affaires: articuler une vision de la prospérité par tous, pour tous, et avec tous

Même si le Québec accuse encore quelques retards par rapport à ses voisins, tout n'est pas sombre, car il peut compter sur une société de plus en plus instruite, riche de sa culture et de créativité, de ses ressources naturelles, et, pourrait-on dire, d'une conscience très palpable - à alimenter cependant - des enjeux qui gravitent autour du maintien et de l'amélioration de notre prospérité. Il est possible de créer au Québec, sur la base de ce qui nous distingue, une culture de l'entrepreneuriat et du développement économique.

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Avril 2018

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