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Mise à jour économique: un automne pavé de bonnes intentions

La principale question que nous devrions nous poser au cours des prochains mois est de savoir pourquoi le Québec devrait toujours être plus généreux qu'ailleurs en Amérique du Nord alors que sa richesse collective est plus faible et sa dette publique plus élevée.
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Cette lettre d'opinion est la première d'une série de quatre, à l'aube de la mise à jour économique du gouvernement. La seconde en fera écho, tandis que nous réserverons une troisième et une quatrième lettre pour le retour des Fêtes, afin de positionner certaines attentes des employeurs du Québec à l'égard du prochain budget provincial.

L'année 2014, et son intense activité politique sur la scène provinciale ont débouché sur un automne haut en couleurs, qui vient de s'écouler tambour battant en s'illustrant par une activité parlementaire très soutenue dans un contexte économique moribond au Québec, et dont les perspectives sont incertaines. L'investissement des entreprises stagne au niveau où il était au début de 2011 et, depuis un an, le Québec a perdu 30 000 emplois tandis qu'il s'en est créé presque 100 000 en Ontario. Le rapport automnal du Conference Board du Canada, dévoilé le 27 novembre, projette ainsi que la croissance du Québec en 2015, estimée à 2,0 %, serait la plus faible au Canada, juste avant celle du Nouveau-Brunswick avec 1,6 %.

On pourrait s'interroger longuement sur les origines de ce mal qui freine la croissance du Québec lorsque l'on se compare à la performance de nos voisins. Certes, nous finirons bien par en tirer profit, comme c'est déjà le cas pour les entreprises exportatrices qui ont vu leur volume cumulatif croître de 7,7 % pour les trois premiers trimestres 2014 comparativement à 2013 pour la même période (contre une hausse de 5,3 % au Canada). Ce que l'on retiendra donc probablement de la mise à jour économique du gouvernement du Québec à venir, c'est que, même si l'économie du Québec traîne la patte, on sent qu'il existe un potentiel à libérer; encore faut-il s'y attaquer.

Rappelons que, lors de son premier budget, en juin dernier, le ministre des Finances, Carlos Leitão, anticipait un déficit de 3,1 G$ pour l'exercice budgétaire 2013-2014, et de 2,35 G$ en 2014-2015. Mais la marche demeure haute pour redresser l'état de nos finances publiques, et la prochaine mise à jour économique, annoncée dans quelques jours, servira à en mesurer l'ampleur. Il ne faut donc pas se surprendre que plusieurs gestes forts aient été annoncés au cours des derniers mois, visant surtout la colonne des dépenses. Prêchant par l'exemple, le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, répétait avec fermeté le 24 novembre l'intention du gouvernement d'en découdre avec les déficits pour 2015-2016 en annonçant une « réduction de la taille de l'État » de manière à dégager 690 M$ « sans affecter le panier de services », une affirmation que nous ne devrions plus prononcer.

Le chemin sera long et ardu

D'ici au prochain budget provincial, tout reste à faire. Les syndicats des employés du gouvernement préparent une renégociation des conventions collectives en 2015 qui s'annonce déjà âpre, et l'opinion publique est volatile. Le gouvernement a annoncé l'échafaudage d'un « État du 21e siècle » - il faudra tout de même le définir un jour -, une restructuration des réseaux de la santé et des commissions scolaires, une révision de la fiscalité et une optimisation de plusieurs programmes gouvernementaux. Soyons honnêtes, ces intentions ne sont le monopole d'aucun parti. Pourtant, on entend à nouveau la sempiternelle rengaine « J'ai jamais voté pour ça », alors qu'ils auront été au moins trois partis à nous promettre un « grand ménage », d'une manière ou d'une autre.

La principale question que nous devrions donc nous poser au cours des prochains mois est de savoir pourquoi le Québec devrait toujours être plus généreux qu'ailleurs en Amérique du Nord alors que sa richesse collective est plus faible et sa dette publique plus élevée. Il faut surtout se demander comment accroître notre richesse collective tout en modulant nos programmes et nos dépenses en fonction de notre capacité de payer.

Il faudra donc que le gouvernement focalise aussi sur ce qui devrait être fait dans la colonne des revenus pour relancer la confiance des entrepreneurs et des investisseurs, et stimuler les investissements, le marché de l'emploi et l'économie en général. Si les objectifs de la colonne des revenus ne sont pas au rendez-vous, le retour à l'équilibre n'en sera que plus difficile encore.

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