L'humanité s'est mise à consommer régulièrement de la viande à mesure que le cerveau de l'homme se développait et que l'instinct grégaire laissait la place à l'esprit de partage, à la maîtrise des ressources et à une forme de socialisation plus évoluée. Puis le boucher est apparu aux côtés du chasseur et de l'éleveur pour organiser la transformation de la viande, sa valorisation, mais aussi pour optimiser sa conservation et sa distribution.
Aujourd'hui, le monde de la boucherie est confronté au plus formidable challenge de son histoire. Nous devons assumer une refonte totale de nos modes de vie et de nos habitudes alimentaires. D'un côté on nous explique que le nombre d'êtres humains à nourrir augmente sérieusement et qu'en 2050 nous serons pas moins de 10 milliards d'habitants sur terre à vouloir manger à notre faim, et de l'autre on nous exhorte à polluer moins, à manger bio, à limiter notre consommation de viande et même à réinventer notre façon de vivre pour éviter le conflit annoncé.
Bref, ce XXIe siècle déjà adolescent remet en cause l'ensemble de nos habitudes et critique fortement nos comportements alimentaires. Dans cette tourmente, je considère mes années d'expérience en tant que boucher comme un atout et je veux regarder le futur qui s'annonce avec espoir, ne serait-ce que pour accompagner mes fils, Yann et Paul qui se sont engagés il y a deux ans dans la carrière. Je sais pourtant combien notre profession tarde à se remettre en cause et à repenser ses modèles d'une manière responsable, vertueuse, et passionnée.
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