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Prix abusifs du vin au Québec: moins on en boit, plus on approuve!

Jusqu'à tout récemment, je me demandais comment certaines personnes pouvaient se déclarer en faveur des prix très élevés qui sont pratiqués sur les vins au Québec. En cherchant un peu, j'ai fini par comprendre.
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Jusqu'à tout récemment, je me demandais comment certaines personnes pouvaient se déclarer en faveur des prix très élevés qui sont pratiqués sur les vins au Québec. En cherchant un peu, j'ai fini par comprendre.

Bien sûr, on ne parle pas ici d'une grande majorité de gens. Mais tout de même, en parlant avec les personnes, ou lors de sondages d'opinion, on peut remarquer qu'il existe un petit segment de la population qui approuve sans condition la politique de prix établie par notre monopole, augmentation de prix après augmentation.

Étrange à première vue. Car après avoir mis de côté les membres du gouvernement, de l'administration du monopole et les masochistes, pourquoi certaines personnes ne se formalisent-elles pas outre mesure de payer leur vin en moyenne deux fois plus cher qu'aux États-Unis et trois fois plus cher que la plupart des pays d'Europe?

J'ai alors discuté et posé certaines questions à des personnes en faveur des prix très élevés du vin dans notre société distincte québécoise. J'ai alors eu l'intuition, voire la conviction, qu'il y avait un lien entre l'opinion favorable de ces personnes et leur niveau de consommation.

De la viande autour de l'os

J'aurai pu me contenter de simplement vous faire part de mon raisonnement mais cela n'aurait pas valu grand chose, n'ayant rien de substantiel pour appuyer mes dires. J'ai alors demandé à la firme de sondage MBA Recherche/MBAweb si un tel sujet pourrait les intéresser et ils ont dit oui. En fait, ils ont produit une étude sur le marché du vin au Québec tellement exhaustive que je vous en ferai part graduellement au cours des prochaines semaines.

Ainsi donc, mon hypothèse allait pouvoir être confrontée à un sondage réalisé dans les règles de l'art auprès de mille personnes. Un exercice sérieux mais aussi inquiétant. Car cela pourrait aussi démontrer que j'étais dans l'erreur. Tans pis! Quand on veut vraiment comprendre on ne saurait passer à côté de la vérité même si celle-ci ne fait pas notre affaire.

Je vais vous montrer trois tableaux tirés de la première partie de ce sondage. Les personnes intéressées à en savoir plus pourront le faire en accédant au site internet de l'entreprise qui l'a réalisé.

Le premier tableau nous indique les % des personnes qui sont soit en accord, perplexes, en désaccord, ou indifférentes face aux prix élevés du vin au Québec.

On y remarque que 82% des Québécois et des Québécoises sont en désaccord ou à tout le moins perplexes devant ces prix onéreux, me faisant ainsi reprendre un peu espoir en la race humaine. Il n'en demeure pas moins qu'il y a 18% de la population qui est indifférente ou d'accord semble-t-il de payer trop cher leurs vins.

Ce ne sont pas tous les adultes qui achètent du vin. Certaines études démontrent qu'environ 25% de la population adulte, pour diverses raisons personnelles, n'en achètent même jamais. Les 75% qui restent représentent les consommateurs. On a souvent tendance dans notre esprit à mettre tout le monde dans le même panier. Or ces consommateurs n'ont forcément pas tous la même fréquence de consommation.

Le deuxième tableau nous indique les % répartis selon le nombre de bouteilles achetés par mois ou par semaine. Vous pourrez ainsi comparer votre consommation personnelle afin de voir à quelle catégorie vous appartenez.

Selon les données recueillies auprès des mille personnes sondées, 22% n'achètent jamais de vin, ce qui est très près du 25% que je vous citais tout à l'heure. Ce qui est assez surprenant c'est que 20% n'achètent même pas une bouteille par mois et que 11% n'en achètent qu'une seule en moyenne. Vous aurez deviné que je fais partie du 4% qui en consomme plus de 4 par semaine. Si vous convenez avec moi qu'une bouteille par mois est une très faible consommation , nous pouvons dire qu'environ 51% de la population (22% + 20% + 11%) a une consommation mensuelle de vin qui varie de une bouteille à zéro!

Beaucoup de personnes ont une faible consommation

La catégorie la plus importante à 15% des répondants est celle qui achètent une bouteille par semaine. Si l'on prend pour acquis qu'à compter de ce niveau nous avons une consommation qui commence à être significative, nous pouvons dire que l'immense majorité des bouteilles vendues annuellement par la SAQ sont achetées par seulement 34% de la population (15% + 10% + 5% + 4%).

Le prochain tableau confirmera ou démolira ma thèse à l'effet le 7% des gens en faveur des prix élevés et que les 11% qui sont indifférents proviendrait majoritairement des personnes dont la consommation est la plus faible.

On a donc demandé aux répondants de donner leur opinion sur l'énoncé suivant: Les prix à la SAQ ne sont pas élevés.

Pour voir l'intéressante conclusion de ce sondage ainsi que les suggestions des vins de la semaine:

Pour vos commentaires et suggestions en privé, écrivez à: clubdgv@gmail.com

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Domaine de Fourn, Blanquette de Limoux, 2011, France, 19,45$

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