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Les employés de la SAQ ont des rabais. Et puis après?

Le Journal de Québec et de Montréal révélaient aujourd'hui dans un article une situation qui prévaud déjà depuis fort longtemps à l'effet que les employés de la SAQ ont droit, jusqu'à concurrence d'un montant annuel maximum, à un rabais sur les produits vendus par leur employeur., comme dirait l'autre?
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Le Journal de Québec et de Montréal révélaient aujourd'hui dans un article une situation qui prévaut déjà depuis fort longtemps à l'effet que les employés de la SAQ ont droit, jusqu'à concurrence d'un montant annuel maximum, à un rabais sur les produits vendus par leur employeur. So what, comme dirait l'autre?

C'est un peu la réaction que j'ai transmis aux nombreux médias qui m'ont rejoint le jour même pour connaître mon opinion sur ce sujet.

Dans la plupart des domaines du marché du travail et surtout dans le milieu du commerce de détail, il est pratique courante pour les employeurs d'offrir à leurs employés parmi leurs bénéfices marginaux, un rabais sur les marchandises vendues par l'entreprise. De plus, on a fixé à cet avantage une limite annuelle.

Là où cela devient peut être quelque peu exagéré c'est lorsque l'on conserve (de manière moins importante il est vrai) ce même privilège à la retraite.

Malgré tout, j'ai estimé le coût annuel de cette mesure à environ 15 millions, soit environ 1,5 % du profit total de l'entreprise. Pas de quoi en faire ses choux gras.

Il est malheureux que le service des relations publiques du monopole n'est pas défendu de façon plus énergique leur position. En effet, au lieu de simplement dire que cela consistait en un avantage de travail bien légitime pour leurs employés, on a opté pour l'angle de la formation professionnelle continue!

Comme si les conseillers en vin qui dégustent déjà plein de produits dans les divers séminaires, salons de dégustation et dans les succursales avaient besoin d'apporter des devoirs à la maison. Si on peine ainsi à bien défendre une cause lorsqu'elle est juste, on n'est pas surpris de la difficulté que les relationnistes ont habituellement lorsqu'ils tentent d'expliquer les injustifiables décisions de leur employeur.

Selon moi, la réaction de la population suite à cet article s'expliquent par deux choses: la jalousie et la frustration. Et je peux comprendre cela. Les gens, qui savent de plus en plus combien le vin au Québec est hyper taxé, envient que certaines personnes puissent en acheter à un prix presque raisonnable et cela les frustre bien entendu.

La majeure partie de la population passe ainsi à côté du vrai scandale qui est le niveau indécemment exagéré de la majoration de profit que s'octroie la SAQ sur tous les vins vendus au Québec afin de répondre aux besoins financiers incontrôlés du gouvernement.

Si les vins que la plupart des gens achètent à 16$, 18$ et 20$ coûtaient comme ils le devraient plutôt 12$, on critiquerait soudainement pas mal moins les rabais sur les achats des employés de la SAQ, ne croyez-vous pas?

Alors pourquoi tout ce bruit ce matin dans la plupart des médias à propos de cette nouvelle? J'étais au courant de ce fait depuis de nombreuses années et je n'aurais jamais songé à écrire à ce sujet.

Je préfère de beaucoup consacrer mes énergies aux différents aspects dépassés de notre législation sur la commercialisation du vin et des alcools au Québec, tels:

-L'interdiction d'indiquer sur l'étiquette les cépages pour les vins vendus dans les épiceries et les dépanneurs

-L'obligation de n'y vendre que des vins achetés en vrac et embouteillés ici

-L'interdiction de commander directement d'un producteur du vin par internet du vin canadien provenant d'autres provinces

Ou encore, de dénoncer les pratiques discutables de notre monopole, tels:

-La trop faible visibilité accordée sur ses tablettes aux vins du Québec

-L'élimination déjà presque complétée de leur gamme de produits des vins de moins de 10$

-L'élimination déjà amorcée des vins de moins de 15$

-L'application d'une marge bénéficiaire (qui est une taxe déguisée) beaucoup trop élevée (132% en moyenne) sur le prix coûtant de tous les vins vendus au Québec, faisant de nous les consommateurs qui payons notre petit pinard de tous les jours les prix les plus élevés au monde

-Le fait que la taxe ci-dessus soit régressive, c'est-à-dire que ce sont les produits les moins chers qui sont davantage taxés, faisant en sorte que les gens à plus faibles revenus qui achètent des vins de moins de 20$ paient, toute proportion gardée, plus de taxes que les gens plus fortunés qui achètent des vins de 35$, 40$ ou de 50$.

Ouvrez-vous les yeux car ils sont là les vrais scandales. Pas le fait que les employés du monopole profitent de rabais sur les produits de leur employeur. Frustrant, peut être. Inadmissible, sûrement pas.

Le blogue personnel d'Yves Mailloux: Club des Dégustateurs de Grands Vins

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