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Êtes-vous suffisamment attentif au vin que vous buvez?

Les petits détails font parfois une grande différence.
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Déguster un vin, ce n'est pas uniquement le boire. C'est se placer en état de ressentir une émotion susceptible de nous apprendre quelque chose sur le vin et sur nous-mêmes.

Note: Ce texte a aussi été publié le 16 juillet 2015 et légèrement remanié pour cette publication.

Une vérité à laquelle personne n'échappe est que le vin ne se révèle pleinement qu'à ceux et celles qui lui font au moins une petite place dans leur vie. Il ne vous révélera ses secrets les plus intimes uniquement que si vous lui consacrez un minimum de temps, d'attention et de respect lorsque vous le dégustez.

Car le vin, surtout le grand, a la jalousie pour principal trait de caractère.

Combien de personnes sont passées à côté d'un excellent cru qu'elles ont eu la chance de porter à leurs lèvres, mais sans vraiment le remarquer, trop occupées qu'elles étaient à parler avec les autres personnes à table, de tout et de rien, sauf du vin.

Car le vin, surtout le grand, a la jalousie pour principal trait de caractère. Il ne supporte pas que l'on ignore ses qualités et qu'on le relègue au second plan. Il désire et exige votre attention au risque de se renfrogner, de se replier sur lui-même et même de vous bouder!

Dans tout cours d'initiation au vin, incluant le mien au cours de la troisième soirée, lorsque l'on aborde la manière d'analyser le vin dégusté, on apprend aux participants à faire une chose très difficile, voire quasi contre nature, soit celle d'avoir du plaisir et réfléchir en même temps. Pas évident, mais avec un peu de pratique, on y arrive.

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Bien sûr, il n'y a absolument rien de mal à être un buveur de vin de type "social", c'est-à- dire une personne qui consomme du vin en société uniquement pour le plaisir de la chose.

On a déjà dit que le vin est la plus saine et hygiénique des boissons (selon Louis Pasteur), mais aussi qu'il est ce qu'il y a de plus civilisé au monde selon Ernest Hemingway, sans doute parce que celui-ci permet de faciliter les rapports humains, agissant un peu comme un lubrifiant social (dixit: Jean Clavel).

Habituellement, les vins que l'on boit généralement dans les réunions regroupant plusieurs personnes, sont plus légers et faciles et n'exigent pas trop de votre attention.

Il est préférable que la finesse des vins que vous servez à vos invités soit inversement proportionnelle à leur nombre.

À moins d'être reçu par un millionnaire, lorsque quarante personnes se trouvent dans un salon, il est rare que l'on serve du Château Margaux en guise d'apéro! Il est bien connu d'ailleurs que déguster du vin dans des conditions agitées et bruyantes ne constitue pas le meilleur environnement pour se concentrer sur ce que l'on boit.

J'ai appris par expérience qu'il est préférable que la finesse des vins que vous servez à vos invités soit inversement proportionnelle à leur nombre. Trop de personnes et trop de bruit ne font pas bon ménage avec des vins qui demandent que l'on s'y arrête quelques instants pour profiter pleinement de leur subtilité.

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Il vaut mieux boire vos meilleurs flacons avec un petit nombre de personnes à la fois, triées sur le volet, et ayant autant que faire se peut un minimum d'intérêt pour le vin. Vous aurez ainsi le loisir de profiter pleinement du moment présent et d'échanger vos impressions tout à votre aise.

Le vin a besoin de quelque chose d'essentiel et d'extérieur à lui-même, un dégustateur, c'est-à-dire vous!

Avec le temps j'ai fini par comprendre pourquoi le vin désire tant notre attention. C'est que celui-ci n'existerait pas sans nous, tout simplement. Un vin qui est encore enfermé dans sa bouteille, bien qu'il existe physiquement, n'existe pas encore philosophiquement parlant. Pour se dévoiler à la face du monde, le vin a besoin de quelque chose d'essentiel et d'extérieur à lui-même, un dégustateur, c'est-à-dire vous!

Le fait de révéler l'importance primordiale du dégustateur aide beaucoup certaines personnes intimidées par le monde du vin à aborder celui-ci avec plus de confiance.

C'est lorsque le vin, fruit de la nature et du travail de l'homme (et de plus en plus de la femme), est enfin bu, que celui-ci réalise la finalité pour laquelle il a été conçu alors qu'il disparaît avec le plaisir qu'il vous donne. Il peut enfin se montrer sous son vrai jour et dévoiler ainsi sa personnalité.

Ne lui en voulez donc pas trop s'il souhaite alors tant que vous lui prêtiez un minimum d'attention.

Cette semaine, je vous recommande 5 vins (1 vin blanc, 1 rosé et 3 rouges), de France et du Portugal, offerts entre 12,00$ et 22,05$, à déguster avec un minimum d'attention.

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