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En attendant les baisses de prix ici, il y a la LCBO

S'il y a bien une catégorie de produits pour laquelle la LCBO domine outrageusement la SAQ, c'est bien celle des vins de moins de 20 $.
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S'il y a bien une catégorie de produits pour laquelle la LCBO domine outrageusement la SAQ, c'est bien celle des vins de moins de 20 $. Voici une liste à télécharger pour les chasseurs d'aubaines.

En toute honnêteté, la SAQ tire cependant bien son épingle du jeu face au monopole ontarien en ce qui concerne les vins plus dispendieux, ainsi que pour les spiritueux.

La cause principale

Cet écart de prix favorisant la Liquor Control Board of Ontario (LCBO) pour les vins de moins de 20 $, et surtout de moins de 15 $, repose essentiellement sur les systèmes de majoration différents utilisés par les deux monopoles.

Alors que la LCBO applique la même marge de 71,5 % sur tous les vins quel qu'en soit le prix coûtant, la SAQ se sert de plusieurs taux de majoration. Les taux pratiqués sont de plus en plus élevés au fur et à mesure que les prix coûtants diminuent, allant même au-delà de 135 %.

Le tableau ci-dessous démontrant la courbe des différentes majorations de la SAQ a été publié dans l'étude MONOPOLE INC.

J'y ai ajouté la majoration fixe de la LCBO (la ligne bleue) afin de visualiser plus facilement les différences mathématiques et philosophiques entre les deux monopoles.

On y remarque que les vins de plus de 40 $ vendus au Québec sont en principe moins chers qu'en Ontario et qu'à compter de 20 $, le modèle ontarien favorise des prix plus raisonnables et accessibles.

Le bât blesse plus durement puisque ce sont le plus souvent les vins de cette catégorie que beaucoup de consommateurs québécois peuvent uniquement se permettre.

À titre d'exemple, le vin portugais Vila Regia du Douro, un excellent vin rouge qui fait souvent partie de mes recommandations pour les vins de moins de 12 $, pourtant payé à peu près le même prix par les deux monopoles, accuse un écart de 25 % en faveur de l'Ontario en raison du taux de majoration inférieur que la LCBO utilise pour ses vins d'entrée de gamme.

On retrouvera ce vin dans ma liste ci-dessous que je mets à votre disposition.

Dans son rapport déposé le 25 mai dernier, la Vérificatrice Générale du Québec, madame Guylaine Leclerc, soulignait que ces écarts de prix entraînaient des déboursés excédentaires de 219 millions de dollars à la clientèle du monopole québécois. L'espace entre les lignes rouge et bleue pour les vins vendus entre 8 $ et 25 $ sur le graphique ci-dessus représente cette somme de 219 millions de dollars.

Elle recommandait, entre autres choses, que la SAQ révise sa structure de majoration, une chose qui n'a pas été faite semble-t-il depuis longtemps.

Ventes et profits en forte hausse à la LCBO

M. Brunet et son équipe ont livré un dividende record pour l'année financière se terminant en mars 2016 et je désire les féliciter.

Puisque la LCBO a justement dévoilé le 13 juin dernier ses résultats pour l'année financière 2015-2016 comme l'avait fait la SAQ le 10 juin, il est intéressant de comparer les performances de ces deux monopoles d'état.

On peut voir que le monopole ontarien, avec ses prix plus attrayants pour ses vins d'entrée de gamme, a le vent dans les voiles. Au Québec, depuis quelques années, les résultats plafonnent à peu près au niveau de l'inflation, ce qui revient à dire que l'on fait du surplace.

Pour le chiffre d'affaires, on comprendra bien sûr qu'il est normal que celui-ci soit plus élevé en Ontario, puisque la population est plus nombreuse et que la bière, par l'entremise de ses Beer Stores, est sous sa juridiction. Mais pour les mesures des performances au niveau de l'augmentation en % du chiffre d'affaires et des profits, ouch!

Se pourrait-il que les achats de vins que les Québécois font de plus en plus dans la province voisine dopent les ventes et les profits de la LCBO? Il faudrait peut-être retenir les services d'un économiste (ou deux) pour étudier cette question.

De l'espoir?

Dans un article fort intéressant paru samedi dernier dans La Presse, le grand patron de la SAQ, M. Alain Brunet, a accordé une entrevue à la journaliste Marie-Ève Fournier.

Il évalue de même que son entreprise est à la croisée des chemins et qu'un changement de philosophie s'impose. Il préconise moins de rabais, mais des prix intéressants tous les jours. Cette très bonne idée reste toutefois à mettre en application. Celle-ci est de plus en flagrante contradiction avec le principe de la carte Inspire que la SAQ vient de mettre de l'avant. Le vrai bon prix à tous les jours au lieu de rabais sporadiques durant 2-3 semaines? Pas certain de voir ça de sitôt.

Celui-ci mentionne aussi qu'il désirerait que la SAQ soit davantage compétitive avec la LCBO. Pour cela, il faut avoir des prix qui se rapprochent de sa voisine ontarienne pour les vins de la catégorie de 12 $ à 15 $. Bonne nouvelle.

Oui, mais quand?

La moins bonne, c'est que pour y arriver, on doit d'abord diminuer les frais d'exploitation de l'entreprise qui se situent présentement à 18,6 %. Si cela se produit, on prévoit alors diminuer quelque peu le prix de cette catégorie de vins, d'ici deux ou trois ans.

Mais l'article demeure quelque peu flou au sujet de cette éventualité. Il n'est pas dit que l'unique actionnaire n'exigera pas que ces économies sur les frais d'exploitation viennent plutôt s'ajouter aux dividendes de plus en plus élevés que le gouvernement réclame à chaque année.

«Cette somme pourrait être ajoutée au dividende versé à Québec. Ou pas», selon M. Brunet. Mais alors ces baisses de prix, y en aura-t-il un jour ou pas? Les paris sont ouverts.

Mon petit doigt me dit que je ne suis pas près de cesser de vous faire une liste des meilleures aubaines que l'on retrouve à la LCBO. Tant mieux si je me trompe.

Les nombreux courriels reçus récemment de citoyens du Québec prévoyant se diriger dans les prochaines semaines vers l'Ontario me demandant une mise à jour de la liste de l'an dernier m'ont convaincu de refaire l'exercice de nouveau cette année.

Je ne fais ainsi que répondre à la demande, car je ne suis redevable après tout qu'à mes seuls lecteurs et lectrices. À moins d'avoir des intérêts personnels à protéger, on ne saurait après tout, être contre la publication d'une telle liste.

Quelques détails et conseils

Je me dois de vous rappeler que, bien qu'il n'y ait pas de postes de douane entre les provinces, que la loi du Québec limite encore pour le moment à 12 le nombre de bouteilles de vin que chaque adulte peut ramener à la maison.

Bien sûr, vous n'êtes pas obligés de faire un déplacement spécialement pour faire vos emplettes de vins dans la province voisine, surtout si vous habitez loin de la frontière de l'Ontario. Mais si jamais vos vacances ou un voyage vous y amène prochainement, pourquoi pas. Mais n'oubliez pas la liste!

Les succursales de la LCBO les plus près du Québec sont situées à Hawkesbury (collée sur la frontière, près de Lachute) et celles de Lancaster et les deux de Cornwall (celle de la rue Second et de la rue Brookdale) auxquelles on accède par la 401.

Ce sont de petites succursales, mais le choix de vins à bas prix y est suffisant. Les succursales d'Ottawa, principalement celle située à l'intersection de la rue Rideau et King Edward, sont recommandées si vous désirez un plus vaste choix. Toutes ces succursales offre le service en français. À vous de décider d'en profiter ou pas.

Ce que renferme la liste

Vous y trouverez plus de 72 vins de tous genres et de tous styles. Chacun retiendra les produits qui correspondent à ses goûts personnels.

Ainsi, au tout début, il y a 27 produits (vins blancs, rosés et rouges) offerts à des prix inférieurs entre 10,0 % et 25,7 % à la LCBO. Les mêmes produits qu'ici, mais pas aux mêmes prix.

À la suite de cette nomenclature, suivront 45 vins de moins de 10 $ sur la centaine de vins disponibles dans cette catégorie de prix. Question de majoration plus raisonnable encore une fois. Et n'allez pas croire qu'il s'agit de piquette comme le démontre bien le vin portugais ci-dessus à 7,95 $.

Profitez aussi de l'occasion pour fureter et faire provisions des meilleurs vins ontariens généralement placés à l'avant des magasins et très souvent absents sur les tablettes des magasins du Québec.

Même si vous ne pensez pas passer prochainement par l'Ontario, je vous recommande de conserver cette liste. On ne sait jamais.

Le partage a bien meilleur goût

De même, partagez celle-ci avec tous vos contacts et amis sur les réseaux sociaux. Ils vous en seront reconnaissants.

Oui, oui, c'est bien ici pour

télécharger la fameuse liste!

À des fins pratiques, chacun des noms des vins proposés est un hyperlien qui vous mènera à la fiche-produit de la LCBO. Vous serez ainsi en mesure de vérifier leur disponibilité dans chacune de leurs 635 succursales.

En attendant les (éventuelles) baisses de prix ici, il y a la LCBO.

Si vous n'êtes pas en mesure de vous rendre en Ontario prochainement, ne désespérez pas. J'ai 8 autres suggestions pour vous.

Pour vos commentaires, questions, suggestions, etc., écrivez-moi en privé à : clubdgv@gmail.com

Le blogue personnel d'Yves Mailloux : Club des Dégustateurs de Grands Vins

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