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Et si Starbucks diffusait Céline Dion ou Robert Charlebois dans ses cafés

Devant le parti pris évident de la chaîne américaine Starbucks, celle-ci n'a plus maintenant le choix de revoir sa programmation musicale en anglais.
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On apprenait récemment que Pierre Karl Péladeau, lors du spectacle d'ouverture du Festival de musique émergente en Abitibi, a demandé une chanson en français à l'un des trois groupes québécois aux répertoires exclusivement anglais.

La condamnation quasi unanime du geste posé à l'endroit d'un groupe de musique composé de Québécois de souche s'exécutant devant un auditoire de même nature révèle une facette nouvelle du rapport que les Québécois entretiennent avec l'anglais. Ils entrent maintenant dans une phase d'appropriation culturelle et collective de cette langue qui relève en fait de son institutionnalisation progressive dans la société québécoise.

L'institutionnalisation de la langue anglaise a aussi fait une avancée ces dernières années dans le secteur des chaînes de cafés de Montréal, épicentre du fait anglais au Québec, à la faveur de la transformation de la composition des principaux acteurs.

En effet, la chaîne de cafés Van Houtte, longtemps seul acteur majeur du marché québécois, ainsi que porteur de premier plan du fait français au centre de Montréal, a peu à peu laissé sa place de meneur aux chaînes canadienne-anglaise Second Cup et américaine Starbucks, tous deux des acteurs d'anglicisation de langue du travail et de programmation musicale.

Alors qu'à ses débuts, Starbucks diffusait dans ses succursales une musique anglaise générique programmée par le siège social américain, depuis quelque temps, dans un effort d'adaptation au marché québécois, la multinationale programme régulièrement dans une même séquence, parfois l'une à la suite de l'autre, des pièces d'anglo-montréalais réputés comme Leonard Cohen, Rufus Wainwright, Patrick Watson et Arcade Fire. Un choix musical propre à faire émerger chez l'auditeur anglophone ou anglophile un sentiment d'appartenance à la communauté anglaise de Montréal.

Quant aux très rares chansons en français maintenant programmées, la plupart proviennent de France. Par contre, l'origine de celles qui proviennent du Québec n'est pas facilement identifiable par l'auditeur francophone moyen.

Devant le parti pris évident de la chaîne américaine Starbucks, celle-ci n'a plus maintenant le choix de revoir sa programmation musicale. Soit elle offre un traitement égal entre les artistes du Québec qui s'expriment en français et ceux qui s'expriment en anglais, soit elle revient à sa programmation initiale.

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