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La piscine de la discorde

Au cœur de la ville de Beloeil, la démocratie municipale se porte vraiment très mal. À l'image de la rose dans la Belle et la Bête, ma ville manque d'amour.
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Il m'arrive peu d'avoir l'envie de communiquer via les journaux. D'autant plus, qu'à l'ère de l'information en continu, il nous arrive de perdre un peu nos repères, de perdre contact avec la vérité, de nous sentir en déséquilibre sur ce câble lâchement tendu entre deux mensonges. Comme le soulignait M. Antoine Robitaille (Le Devoir, 16 juillet 2016), nous sommes maintenant dans «l'Ère post-factuelle ... dans les débats publics de nos démocraties, le consensus sur les faits ne serait plus vraiment important pour les acteurs politiques de même que pour les électeurs».

Toutefois, depuis la fin de l'année 2015, les élu(e)s de Beloeil ont éveillé certaines cordes sensibles du citoyen que je suis. Mon éveil s'explique essentiellement par la proposition de la Mairesse, Mme Lavoie, et du conseil de ville relativement à la réalisation d'un projet majeur d'éducation et de santé publique. Je crois maintenant qu'il lui arrive à la fonction de dissoudre la raison, de dissoudre cette capacité de reconnaitre la vérité.

À l'automne 2015, le Conseil de ville de Beloeil a présenté un nouveau projet pour ces citoyens, la construction d'une piscine municipale dans un parc INDUSTRIEL, à moins de 250 mètres de l'autoroute 20 et plus de 2,7 kilomètres de l'école la plus près. De là, mon total renversement. Je suis bouche bée. Nous sommes très largement en accord avec cette nouvelle piscine. Deux conditions essentielles, un projet répondant adéquatement à nos besoins et le droit à la vérité.

Toutefois, avec cette «piscine industrielle», les unanimes du conseil de ville ont eu l'audace de présenter un projet que personne n'avait anticipé. Fort heureusement, les citoyens ont très justement réagi, en rejetant ce projet ignoble. Au passage, nous avons été dans la ligne de mire des membres du conseil de ville. À titre de citoyens, nous avons accepté des coups à la limite de la démocratie, même sur le site Facebook de la ville. Nous étions des extraterrestres. Bravo pour le droit à la liberté d'opinion et le refus de l'intimidation.

Bien évidemment, nous sommes entrés en contact avec le journal local. Il s'est avéré pratiquement impossible de communiquer et de transmettre des faits aux citoyens. Le journal local semble entretenir une relation trop étroite avec le conseil de ville. Il y a des limites à la volonté d'informer, nous nous doutons qu'il s'agit de contraintes de rentabilité. Cette situation est dramatique dans le contexte du droit à l'information et au droit de débattre.

Quelques faits: À l'automne 2015, la mairesse affirmait qu'un seul terrain était disponible pour ce projet. Trois années de recherche, un seul terrain disponible ! Odieux mensonges. Ce dossier témoigne de plus de cinq années de désinformations stratégiques. À l'automne 2016, la ville propose un nouveau site, sur un terrain faussement gratuit. La stratégie des Élu(e)s de la ville de Beloeil s'appuie sur deux mensonges : 1) inventer de toutes pièces un conflit avec la Commission scolaire, et 2) faussement prétendre que le terrain de 6 500 mc. est gratuit (coût réel, beaucoup plus que 500 000 $). Curieusement, ce projet d'investissement public de l'ordre de 17 M$ n'a aucunement été proposé à la Commission scolaire.

Pourquoi ?

C'est que nous n'avons pas encore l'envie de cautionner les apôtres de la collusion, sous une forte odeur nauséabonde de corruption.

C'est que nous n'avons pas encore l'envie de cautionner les apôtres de la collusion, sous une forte odeur nauséabonde de corruption. Entre novembre 2015 et février 2017, nous avons multiplié les démarches auprès de la radio, de la télévision et des journaux. Nous avons aussi échangé à de nombreuses reprises avec le Ministère des Affaires municipales et avec le Ministère de l'Éducation. Ils se sont montrés très attentifs, ils nous écoutaient avec respect.

Avec un soutien usuel du MAMOT et du MEQ (Monsieur Coiteux et Monsieur Proulx, nous avons besoin de vous), il est temps de réaliser mieux, dans le plus grand intérêt de la réalisation d'un projet public de qualité à la ville de Beloeil. Cette nouvelle piscine municipale doit s'inscrire dans le cadre de la réalisation d'un projet de revitalisation urbaine, en accord avec les orientations d'aménagement du Gouvernement. Ce qui d'autant essentiel, considérant que cette nouvelle piscine municipale représente un geste déterminant de santé publique et qu'elle habite en elle, un immense potentiel éducatif à développer.

Nous ne sommes aucunement des lanceurs d'alerte, simplement de très nombreux citoyens et citoyennes outrés de la place prédominante de la désinformation dans notre municipalité. Au cœur de la ville de Beloeil, la démocratie municipale se porte vraiment très mal. À l'image de la rose dans la Belle et la Bête, ma ville manque d'amour. À l'ère post-factuelle, «Le mensonge et le désengagement semblent devenir, la pierre d'assise de notre nouvelle société».

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Mai 2017

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