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Travaille et tais-toi! Une hausse d'impôt mal avisée.

Faire porter sur les épaules des hauts salariés le coût des promesses électorales ressemble à une baguette magique de politiciens: on vous promet beaucoup, mais vous ne paierez pas puisque d'autres recevront la facture. Le gouvernement suivant pourra dire la même chose. Et les montants s'accumulent chaque fois. Une famille gagnant 275 000 $ paie actuellement 39 % d'impôts et de taxes. Jusqu'où pourra-t-on aller?
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Le gouvernement tout nouveau tout neuf vient d'annoncer que les taux d'impôt vont augmenter. En fait non, on nous annonce que les taux d'impôt auront déjà augmenté sans qu'on s'en aperçoive en janvier dernier, si le gouvernement minoritaire réussit à faire adopter sa réforme fiscale. Bref, on s'y perd. Un peu plus et il faudrait inventer un nouveau temps de verbe pour les mesures rétroactives comme celle-là. Le passé conditionnel au futur pas-très-parfait?

J'ai déjà parlé des impôts des riches et de leur exode appréhendé dans le cas de la France. Ici aussi on parle d'une hausse d'impôt des riches parce qu'avec un revenu de 130 000 $, au Québec, on est riche. C'est trois fois le salaire moyen, souligne Patrick Lagacé. En France toutefois, les « riches » sont ceux qui gagnent un million d'euros par année (soit 1 376 700 $ canadiens).

La question à 130 000 $, c'est de savoir jusqu'où le gouvernement peut presser le citron. Faire porter sur les épaules des hauts salariés le coût des promesses électorales ressemble à une baguette magique de politiciens: on vous promet beaucoup, mais vous ne paierez pas puisque d'autres recevront la facture. Le gouvernement suivant pourra dire la même chose. Et les montants s'accumulent chaque fois. Une famille gagnant 275 000 $ paie actuellement 39 % d'impôts et de taxes. Jusqu'où pourra-t-on aller?

Un entrepreneur, un médecin, un dentiste, un courtier immobilier, un actuaire qui fait beaucoup d'argent va finir par réaliser qu'en travaillant énormément, il atteint des taux d'imposition inouïs par rapport à ce qui prévaut ailleurs en Amérique du Nord. Parce que les hauts salariés travaillent en majorité plus de 50 heures par semaine. De ce qu'ils gagnent, ils n'en conservent qu'une petite partie puisque le reste s'envole en impôt.

Une solution assez simple existe pour résoudre ce dilemme: travailler moins. En effet, taxer davantage les fruits du travail revient à décourager le travail. La stratégie de la baguette magique qui devait transférer des revenus des plus riches vers les autres ne tient pas compte du fait que les hauts salariés ne sont pas obligés de se laisser faire sans rechigner. Ce serait même loufoque de penser qu'ils vont travailler et se taire. Se taire, peut-être bien après tout. Dans l'espace public québécois, quel riche va oser se plaindre? Mais en silence, un haut salarié après l'autre, les comportements vont changer.

C'est le principal problème que je vois avec les impôts sur les hauts salaires: ça ne donne pas de très bons résultats. On pense que la poule aux œufs d'or doit contenir un trésor caché dans ses entrailles et on est impatient de mettre la main dessus. Alors « couic » la poule! La réalité, c'est que la richesse se crée peu à peu parce que des gens y travaillent intensément et longtemps. Ce faisant, ils enrichissent la société.

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