Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Il faut continuer d'ouvrir des «maternelles 4 ans» dans les milieux défavorisés

L'ouverture d'autres «maternelles 4 ans» TPMD doit continuer de faire partie des priorités du nouveau gouvernement. C'est un investissement pour l'avenir.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Monsieur le ministre de l'Éducation,

En juin 2013, l'Assemblée nationale adoptait le projet de Loi 23 qui permettait l'ouverture de « maternelles 4 ans » temps plein dans les milieux défavorisés (TPMD). Cette mesure de prévention importante a reçu l'appui unanime de tous les partis politiques du Québec.

Le nouveau premier ministre du Québec a manifesté son intention d'accorder toute son attention aux plus démunis. L'ouverture des classes de maternelle 4 ans pour les enfants de ces milieux représente une belle occasion de réaliser cette promesse. Vos décisions monsieur le ministre de l'Éducation peuvent leur ouvrir une porte vers leurs premiers succès en leur permettant de se développer globalement, de s'acclimater à la vie de groupe, d'en découvrir les règles, d'apprendre à apprendre, de développer le goût d'aller à l'école et pour certains petits allophones, d'apprendre le français.

Il est primordial que cette implantation progressive commencée l'année dernière (ouverture de 50 classes à travers le Québec) se poursuive cette année et soit complétée dès que possible. Nous savons tous que, pour différentes raisons, ces tout-petits des milieux défavorisés ne fréquentent que très peu les CPE. Mais quand on leur ouvre le chemin de l'école, leurs parents viennent tout naturellement les y inscrire. Cette nouvelle mesure de maternelle 4 ans TPMD est donc essentielle, voire incontournable pour réduire l'écart de réussite entre les enfants « vulnérables » et « ceux qui sont prêts pour l'école ». Elle enrichit les maternelles 4 ans à demi-temps déjà existantes depuis 1973-1974 en milieu défavorisé, elle ajoute de nouvelles maternelles à temps plein dans les milieux défavorisés où il n'y en avait pas, et ce, en complémentarité avec les Centres de la petite enfance (CPE) créés en 1997.

Il y a 50 ans, à l'époque du rapport Parent, on se souciait beaucoup d'élargir l'accès à l'éducation pour tous. Aujourd'hui, il faut de plus nous soucier de favoriser la réussite de tous les élèves, en leur offrant un service de qualité. Nous avons la responsabilité de faire en sorte que la maternelle 4 ans TPMD devienne une réelle mesure de prévention qui permettra à ces enfants de se développer globalement, de réussir à l'école et de s'accomplir. Et cette réussite dépend souvent des premiers pas que ces enfants font à l'école. Il s'agit d'une étape cruciale dans la lutte au décrochage scolaire.

Tout le monde comprend qu'aucune annonce n'a pu être faite durant la période électorale. Or, le temps presse et aucune directive du ministère de l'Éducation n'a encore été émise aux CS pour leur indiquer combien de nouvelles « maternelles 4 ans » ouvriront dans leurs milieux défavorisés. C'est inquiétant. Vous n'êtes pas sans savoir que l'ouverture doit être annoncée très rapidement pour permettre aux écoles ciblées de s'organiser pour la rentrée de septembre 2014.

À cet effet, un comité-conseil a été mis sur pied en janvier 2013. Composé d'une vingtaine d'acteurs importants provenant de différents secteurs de l'éducation, son rôle est d'émettre des recommandations au ministre de l'Éducation. En février dernier, le comité-conseil a fait consensus sur une proposition d'implantation de ces « maternelles 4 ans » TPMD pour l'année 2014-2015 qui doit vous être présentée par votre sous-ministre adjoint, si ce n'est déjà fait.

L'ouverture d'autres « maternelles 4 ans » TPMD doit continuer de faire partie des priorités du nouveau gouvernement. C'est un investissement pour l'avenir. On dit qu'un grand homme politique se préoccupe des prochaines générations et non des prochaines élections. Nous espérons que vous annoncerez d'ici la fin mai la poursuite de la mise en œuvre de cette mesure de prévention pour ces enfants des milieux défavorisés.

Cette lettre est consignée par Monique Brodeur, doyenne de la Faculté des sciences de l'éducation, de l'UQAM et Yolande Brunelle, chargée de cours et superviseure de stage au préscolaire de l'UQAM, ex-directrice de l'école Saint-Zotique et de la CSDM (2007-2012).

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Avril 2018

Les billets de blogue les plus lus sur le HuffPost

Retrouvez les articles du HuffPost sur notre page Facebook.
Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.