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Honnêtement, comment le fils de l'homme qui a berné, voire trahi le peuple du Québec, peut-il demander, sans honte, l'allégeance de ces mêmes personnes qui ont vécu douloureusement la Nuit des longs couteaux? Comment peut-il oser prétendre entretenir une distance par rapport aux idées du politicien qui a daigné instaurer unilatéralement et sans fondement la loi des mesures de guerre? Il faut être sot pour ne pas percevoir que les propos de Justin ne sont qu'une collection d'incohérences.
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AP

Je cite rarement un politicien conservateur, mais pour cette fois, et uniquement cette fois, je vais faire exception à la règle et reprendre l'opinion émise par James Moore après le triomphe surprise [sarcasme] du fils de l'autre: «Il [Trudeau] a remporté un concours de célébrité sans avoir soumis une seule proposition, une seule idée». Ça en dit long sur le personnage et surtout ça vient conforter la perception de plusieurs analystes politiques. Vous savez, depuis son entrée en politique, Justin surfe sur une vague de sympathie essentiellement reliée à son héritage, ce qui, par conséquent, lui confère une notoriété et un prestige démesuré et non justifié, surtout lorsque l'on s'aperçoit que malgré la marque du contenant, celui-ci est vide de contenu.

Justin n'a pas le charisme de son père, il n'a pas l'expérience ni le caractère de ce dernier; pire encore, il n'a certainement pas la verve dont disposait PET lors de ses discours et ses allocutions. Mais, c'est un Trudeau, un nom respecté par les Canadiens «Coast-to-Coast» qui lui octroie définitivement un capital de sympathie et un intérêt qui à mes yeux, relèvent du mysticisme, voire pratiquement de l'ésotérisme. Pendant plusieurs semaines, la course à la chefferie du PLC fut l'occasion de suivre l'évolution de la pensée politique du petit Justin; pourtant, du début à la fin ce fut la même vieille cassette, où d'un côté, il tentait de rassurer les Canadiens de son leadership exceptionnel, en leur rappelant qu'il avait été à la bonne école, celle de son père; tandis que, de l'autre, il demandait aux Québécois de lui accorder leur confiance aveugle.

Honnêtement, comment le fils de l'homme qui a berné, voire trahi le peuple du Québec, peut-il demander, sans honte, l'allégeance de ces mêmes personnes qui ont vécu douloureusement la Nuit des longs couteaux? Comment peut-il oser prétendre entretenir une distance par rapport aux idées du politicien qui a daigné instaurer unilatéralement et sans fondement la loi des mesures de guerre? Il faut être sot pour ne pas percevoir que les propos de Justin ne sont qu'une collection d'incohérences, qui feront assurément le bonheur des chroniqueurs et des journalistes pendant de longues années.

Le billet de Yanick Barrette se poursuit après la galerie

PLC: élection du nouveau chef le 14 avril 2013

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Dans un autre ordre d'idées, bien qu'il affirme haut et fort ne pas vouloir rouvrir le débat constitutionnel - proposant plutôt naïvement l'alternative d'une approche consensuelle lorsqu'il implore les Québécois de mettre de côté les vieilles chicanes et de se rallier à la construction d'un Canada inachevé -, Justin est un carriériste, tout comme l'était d'ailleurs son papa, qui n'hésitera pas, si l'occasion se présente, de poignarder le Québec à nouveau. Et, laissez-moi vous dire que l'occasion se présentera éventuellement; après tout, s'il est élu, lors de la prochaine élection fédérale, au titre de monarque suprême de ce pays, il devra possiblement composer avec un PM provincial libéral en la personne de Philippe Couillard, car les sondages ne donnent pas beaucoup de la peau de Pôline! À ce sujet, nous savons que ce cher Philippe souhaite conduire le Québec à signer la constitution canadienne.

Conséquemment, assisterons-nous à un bras de fer entre les deux hommes forts du Parti libéral (PLC et PLQ) ou plutôt à de nouvelles fourberies visant à accroître la dépendance du Québec à l'égard du Canada? Assisterons-nous, pour paraphraser l'historien Frédéric Bastien, à un nouveau coup d'État qui sera fatal à la nation québécoise et à son rêve d'indépendance? Des questions que plusieurs jugeront audacieuses et même sans doute illégitimes, mais qui nécessitent d'être soulevées afin d'éviter, au mieux, de nouvelles hypocrisies et tromperies de la part de politiciens avides de marquer l'histoire au détriment d'une nécessité sociohistorique.

Ainsi, après avoir prononcé la mort des différentes factions du Parti libéral, autant la partie canadienne (Scandales des commandites, Option Canada, etc.) que la partie québécoise (commission Charbonneau, Printemps érable, etc.), voilà que nous assistons progressivement à un retour à la vie. Tels des zombies, le PL se fait cribler de balles, il est ensuite déclaré mort, pourtant il se relève et se remet en marche. D'autant qu'il n'est pas impossible que d'ici vingt-quatre mois les Québécois et, plus particulièrement, les Montréalais soient à nouveau assujettis au dogme libéral; l'avenir - avec Trudeau comme chef du PLC, Couillard comme chef du PLQ et Denis Coderre qui risque de briguer la mairie de Montréal - ne s'annonce pas rose pour les Québécois et, encore moins, pour les militants indépendantistes.

Mes amis, nous ne sommes pas encore sortis du bois. Enfin, la seule chose que nous devrions nous souvenir, autant individuellement que collectivement, c'est qu'après PET nous devrions simplement nous assurer que l'histoire ne se répète pas!

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