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Nous ne voulions guère y croire. Pourtant, tous les sondages pointaient déjà, depuis belle lurette, dans cette direction... Non, nous ne voulions pas reconnaître cette possibilité. Collectivement, nous nous disions: «Voyons, c'est impossible! À l'évidence, c'est loufoque.»
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Nous ne voulions guère y croire. Pourtant, tous les sondages pointaient déjà, depuis belle lurette, dans cette direction... Non, nous ne voulions pas reconnaître cette possibilité. Collectivement, nous nous disions : « Voyons, c'est impossible! À l'évidence, c'est loufoque ; d'abord, parce que les sondages sont non-probabilistes, donc statistiquement arbitraires et peu fiables, et ensuite parce que la population du Québec ne sanctionnera jamais un parti aussi vicié ». Après tout, le Parti libéral était comme une vieille guidoune aux mœurs lubriques, au discours hypocrite et à l'apparence fallacieuse. C'était un vieux parti corrompu qui, pendant son règne de près d'une décennie, avait négligé les valeurs les plus importantes - soit le respect, l'écoute, le travail et l'effort - dans le but de servir adéquatement les intérêts du Québec et de sa population. Or, l'équipe qui s'est fait élire hier soir est pratiquement la même qui avait soutenu et épaulé ardemment Jean Charest sous la régence libérale de 2003 à 2012. Pour eux, les vraies affaires peuvent se résumer comme suit : « Un chum st'un chum! Mon chum, avant le bien commun ».

C'était donc impensable, point à la ligne! Non, ce n'était rien de moins qu'une stratégie sciemment élaborée par les médias fédéralistes et leurs columnists dans le but de tromper la population et, conséquemment, de l'amener inconsciemment ou non à choisir «le bon parti». Ensemble, compagnons de droite comme de gauche, nous étions manifestement convaincus de l'absurdité d'un tel scénario. Et pourtant... Lundi soir, la population du Québec a fait une erreur en osant donner une autre chance au PLQ, en pardonnant 10 ans de corruption, en ramenant au pouvoir un parti aussi pourri qu'une carcasse de viande en décomposition...

J'imagine que ça doit être notre héritage catholique qui revient au galop. Après tout, dans l'Évangile de Jésus Christ selon Matthieu (18, 21-35), Pierre s'approcha de Jésus pour lui demander : « Seigneur, quand mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu'à sept fois ? » Jésus lui répondit : « Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois ». Nous avons donc pardonné... comme on nous l'a enseigné!

Pourtant, le pardon, ça se mérite. Ça ne s'octroie pas gratuitement. Même la dimension chrétienne du pardon, qui commande une obéissance complète et servile au Seigneur afin d'atteindre le salut, demande acte de pénitence en confessant ses péchés par l'entremise d'un examen de conscience morale. Bien plus, pour obtenir l'absolution de ses fautes, le chrétien doit être repentant. Dans cette optique, si même pour le chrétien - qui soit dit en passant a, par expérience et enseignement, le pardon facile - il est nécessaire d'expier ses fautes pour obtenir une indulgence, comment, comme société, avons-nous pu offrir carte blanche au Parti libéral qui lui ne semble pas regretter ses impairs et impuretés ?

Sommes-nous à ce point naïfs ? Sommes-nous exclusivement caractérisés par cette chrétienté servile sans possibilité de remise en question, sans réflexion ; bref, sans plus ? Des colonisés - physiquement et psychologiquement - sur deux fronts : politique et religieux ? Notre imaginaire, voire nos repères vernaculaires ont-ils à ce point été manipulés qu'il nous est impossible de sortir de la stigmatisation volontaire ? Sommes-nous tout simplement condamnés ? Nés pour un petit pain, voilà que certains semblent encore en être convaincus...

Peu importe les raisons de voter ou de ne pas voter pour tel ou tel parti: rien, à mes yeux, n'est aussi crucial que la question de l'éthique. Et, à ce sujet, certains ont eu peur des épouvantails érigés par Couillard et ses sbires (Charte, référendum, économie, etc.), véritables craintes injustifiées, et ce, au lieu de s'apeurer « des vraies affaires », soit des liens incestueux entre les criminels à cravate et le Parti libéral. Que dire de la collusion entre les entrepreneurs, les firmes de génie, les fonctionnaires et les élus libéraux ? Mais, non! Le chef libéral a brandi la menace de SÉ-CESS-ION, le danger de perdre nos Montagnes Rocheuses! Il a utilisé l'arme psychologique de la terreur... Wow! Comment les gens ont-ils pu tomber dans un tel panneau ? C'est comme si un voleur tentait de prévenir ses victimes contre le vol! Illogique, n'est-ce pas ?

D'accord, je l'avoue, je généralise... C'est vrai, ce n'est pas tout le monde qui est tombé dans le panneau, certains sont simplement « péquistophobes », d'autres sont atteints d'une grave « autres-partis-phobie ». Pour ces gens, endoctrinés par les défenseurs d'un United Canada prônant les bienfaits du multiculturalisme à la sauce Trudeau, le salut passe essentiellement par une victoire libérale ; comme si le ciel était devenu rouge et l'enfer bleu! Bref, il n'y a rien à faire à part peut-être pleurer... Parce que oui, c'est triste!

Pour beaucoup de gens, dont moi-même, c'est définitivement un dur lendemain de veille, un véritable hangover politique. Une lueur d'espoir ? Pas vraiment! Pour une rare fois dans ma vie, je dois le dire, je suis pessimiste. J'ai mal à mon Québec. Chers Québécois et chères Québécoises, vous avez la mémoire courte! Au diable la doctrine « Je me souviens ». Au diable la vision progressiste pour le Québec. Sans aucune raison valable, vous avez donné carte blanche à un parti que vous avez sanctionné voilà 18 mois et qui dans quelques jours (semaines) sera éclaboussé par de nouvelles révélations à la Commission Charbonneau. Vous vous mettrez à chialer, comme d'habitude ; mais, savez-vous quoi ? Vous n'aurez que vous même à blâmer!

Bon, je retourne vomir, j'ai encore mal à la tête... Un hangover qui risque de se poursuivre encore pour quatre ans ou cinq ans!

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