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Cette fois, la jeunesse québécoise souhaite ajouter sa voix, car c'est nous qui vivrons les impacts de l'accumulation d'armes mal-réglementées dans la province.
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Nous demandons donc au gouvernement de se prononcer et d'afficher sans plus attendre son intention ferme d'appliquer la loi, peu importe les tentatives de pression des groupes pro-armes.
Andy Yang / EyeEm via Getty Images
Nous demandons donc au gouvernement de se prononcer et d'afficher sans plus attendre son intention ferme d'appliquer la loi, peu importe les tentatives de pression des groupes pro-armes.

Monsieur le premier ministre,

Les associations québécoises faisant partie du mouvement PAS ICI, composé de 250 000 étudiantes et étudiants réparti à travers le Canada, vous écrivent aujourd'hui face à une situation extrêmement inquiétante en lien avec la Loi sur l'immatriculation des armes à feu. Cette loi a été adoptée en juin 2017 à la suite de huit années de combats juridiques et politiques. Nous sommes inquiets de l'avenir de ces efforts.

Nous demandons donc au gouvernement de se prononcer et d'afficher sans plus attendre son intention ferme d'appliquer la loi, peu importe les tentatives de pression des groupes pro-armes.

La loi fait présentement l'objet d'un boycottage organisé depuis un an par des groupes pro-armes, qui demandent aux propriétaires d'armes d'attendre la toute dernière minute avant d'immatriculer leurs armes, afin de saboter sa mise en œuvre par un faible nombre d'enregistrements, pour éventuellement faire abolir la loi. Selon les dernières données disponibles, 80% des armes à feu sans restriction qui circulent au Québec ne seraient toujours pas enregistrées.

Bien que l'ensemble des groupes et des intervenants en prévention du crime, de la violence conjugale et du suicide, en plus des survivants et familles de victimes, aient gagné la bataille pour un registre québécois après des années de présentations devant des commissions parlementaires, d'entrevues dans les médias, de dépôt de mémoires et de communications aux élus, il appert que la situation actuelle interpelle les partisans pro-contrôle de nouveau.

Cette fois, la jeunesse québécoise souhaite ajouter sa voix au groupe, car c'est nous qui vivrons les impacts de l'accumulation d'armes mal-réglementées dans la province.

Malgré les recommandations émises par PolySeSouvient, voulant que le gouvernement doive envoyer un signal clair de son intention d'appliquer la loi — avec amendes — dès la date butoir du 29 janvier prochain, aucun ministre ne s'est encore explicitement prononcé à ce sujet. Nous demandons donc au gouvernement de se prononcer et d'afficher sans plus attendre son intention ferme d'appliquer la loi, peu importe les tentatives de pression des groupes pro-armes.

En fait, la position nébuleuse de votre gouvernement ne fait qu'encourager l'espoir des groupes pro-armes à savoir que vous allez céder face au boycottage que ces derniers organisent depuis un an.

La loi a été adoptée pour protéger l'ensemble de la population québécoise des risques associés aux armes à feu et non pour accommoder les propriétaires d'armes.

Le processus législatif a été respecté, et les militants pro-armes ont perdu leur cause autant devant l'Assemblée nationale qu'auprès de l'opinion publique. En effet, un récent sondage Léger indique que huit Québécois sur dix (78%) souhaitent l'application de la loi dès le 29 janvier prochain, notamment en donnant des amendes en cas de non-respect délibéré.

Cet appui n'est pas propre aux grands centres urbains: il provient de toutes les régions du Québec. Ceci concorde avec l'appui historique des Québécoises et des Québécois pour un contrôle des armes à feu et plus particulièrement pour le registre.

Enfin, il importe de noter que votre parti a été porté au pouvoir en ayant spécifiquement reconnu «le devoir de faire respecter la loi sur l'immatriculation des armes à feu qui s'appliquera définitivement en février 2019».

La jeunesse québécoise compte sur vous pour faire respecter la loi concernant l'entrée en vigueur du registre. Ne cédez pas devant les intérêts privés d'une minorité aux dépens de la sécurité publique et de l'avis majoritaire des Québécoises et des Québécois.

Sincèrement vôtre,

Manuel Klaassen, président, Association étudiante de la Polytechnique

Wendy Vasquez, présidente, Confédération pour le rayonnement étudiant en ingénierie au Québec

Guillaume Lecorps, président, Union étudiante du Québec

Nicolas Payette-Prévost, président, Fédération étudiante de l'Université de Sherbrooke

Matis Allali, secrétaire général, Fédération des associations étudiantes du campus de l'Université de Montréal

Mathieu Montégiani, président, Confédération des Associations étudiantes de l'Université Laval

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